J’ai acheté ce livre un peu par hasard dans une boutique de livres d’occasion. Bien m’en a pris, car début août j’ai traversé une grosse crise de boulimie livresque et les 829 pages m’ont attirées. Pourtant, le premier roman de Marisha Pessl, jeune écrivain américaine demande un effort particulier au lecteur.
A la fois roman d’apprentissage, critique de la société de consommation et polar, ce livre est un ovni dans mes dernières lectures.
L’histoire : la jeune Bleue Van Meer, lycéenne précoce suit son père, un intellectuel exubérant enseigner de campus en campus à travers le pays. Leur relation est fusionnelle et comme la quatrième de couverture le dit : « ils vivent une relation fusionnelle, multiplient les joutes oratoires et refont ensemble l’histoire de la littérature et de la physique cantique« . Pour sa dernière année au lycée, la jeune obtient de faire toute sa scolarité au même endroit. La jeune fille rencontre alors une prof de cinéma fascinante et le cercle d’élèves qui se réunit chez elle une fois par semaine. Jusqu’au jour où lors d’une sortie, leur professeur est retrouvée pendue…
Difficile pour moi d’écrire un billet clair, mais soyez prévenus : le livre est truffé (au minimum 3 voire 10 par page) de vraies-fausses références littéraires, cinématographiques, historiques et scientifiques. A savoir aussi, que la mort de l’enseignant n’intervient qu’à la toute fin du livre, ce n’est donc pas un polar typique. Il faut aimer la dissertation en général et le monde un peu étriqué des intellectuels.
Enfin, si le livre situe l’action à la fin des années 90, voir au début des années 2000 – il m’a été difficile de le rapporter à une période précise – j’ai eu souvent l’impression d’être dans les années 60 – ce sont les références à des liens internet, des blogs, qui me venaient me rappeler la période à laquelle se déroule l’histoire.
Les points positifs :
– La lecture est agréable, le style compréhensible malgré les nombreuses références littéraires et philosophiques,
– le rythme est soutenu et une fois lancé dans le polar, le suspense est bien présent,
– certaines scènes sont drôles,
– les vraies-fausses références apportent une originalité au roman comme la toute fin (avec exercices de dissertation et liste des livres à lire),
– l’attachement au personnage principal, qui malgré son sentiment de supériorité finit par ressembler à une simple lycéenne (amourette et besoin d’appartenance à un groupe). J’avoue qu’au départ elle m’exaspérait au plus haut point.
– une vraie réflexion sur la société américaine contemporaine
Les points négatifs :
– les 100 premières pages : un vrai cap à passer – il faut avoir l’habitude des pavés qui démarrent comme un moteur diesel, et j’ai plus d’une fois, penser à reposer le livre sur mon transat,
– l’arrogance des personnages principaux (du père en particulier) qui peut irriter (ce qui fut mon cas),
– la redondance des vraies-fausses références qui finissent, je dois l’avouer, par lasser le lecteur (coup de mou aux environs de la 400ème page),
– une fin un peu trop vite emballée et prévisible (j’ai deviné la vérité au sujet de l’un des personnages-clés)
– difficile de savoir à quelle époque nous sommes, ce qui m’a un peu perturbé je l’avoue.
En conclusion, il est grand temps que je publie ce billet car avec le recul, j’ai aimé la lecture même si, comme je le dis, certaines choses commençaient à me démanger à la fin du roman, il en reste néanmoins que j’ai vraiment passé un bon moment et surtout c’était agréable de lire un roman qui innove ! Et, la preuve est là : j’ai avalé les 829 pages. A découvrir donc.
J’ai lu ce roman dans le cadre du challenge 50 états 50 romans, l’Etat de la Caroline du Sud.
♥♥♥♥
Editions Folio, 2009, trad. Laetitia Devaux, 832 pages
2 commentaires
Je l'ai ajouté à ma LAL. Mais il faudra que je choisisse bien le moment où je vais le lire pour passer ce cap des 100 premières pages.
Oui ! Pas toujours facile avec certains livres comme si l'auteur nous mettait au défi ! Bonne lecture
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