La nuit divisée ∴ Wessel Ebersohn

par Electra
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J’ai découvert le personnage de Yudel, en avril dernier avec Un coin perdu pour mourir, grâce à Tasha, et j’avais tout de suite accroché au personnage de Yudel, psychologue de prison, dans l’Afrique du Sud de la fin des années 70, début des années 80. En plein apartheid.  Le revoilà de nouveau sollicité par son ami policier, Freek.

Ce dernier est embêté car Weizmann, un petit commerçant qui tient une épicerie dans un quartier pauvre de Jo’Burg vient d’abattre une gamine noire de 14 ans. Selon ses dires, celle-ci était entrée dans sa boutique pour le dévaliser et il a agi en légitime défense. D’ailleurs, on a retrouvé un marteau dans la main de la gamine. Or, cette jeune fille est en fait la huitième personne de couleur que Weizmann abat en quelques mois. Et selon la rumeur publique, le petit commerçant, laisserait volontairement certaines nuits, la porte de son magasin ouverte pour mieux piéger ses victimes ..Mais la loi en Afrique du Sud est claire : l’effraction justifie la légitime défense et le petit commerçant s’en sort à chaque fois.

Freek se rappelle cependant que l’une de ses victimes avait survécu et obtenu que l’épicier aille voir un psychologue or il n’a jamais respecté cette injonction. Il lui impose donc d’aller voir Yudel. C’est alors que ce dernier découvre qu’il y a un témoin du dernier meurtre, mais celui-ci n’est autre qu’un homme noir recherché activement par la « sécurité » pour des actes terroristes (il est communiste et activiste, il travail). Yudel se retrouve malgré lui embarqué de nouveau dans une chasse à l’homme et au témoin …

Que dire ? Sinon, encore merci à Tasha ! C’est en allant faire un tour à la BM que j’ai trouvé deux autres volets des aventures de Yudel, j’en ai pris un seul (ma PàL faisant grise mine) et je l’ai dévoré ! Si j’avais trouvé le premier volet des aventures de Yudel un peu lent avec une construction très classique, j’ai trouvé celui-ci plus rythmé et surtout moins prévisible. J’ai adoré la manière dont l’auteur fait tourner les évènements. J’avoue que j’étais même surprise par la fin très violente et par le regard sans concession de l’auteur sur son pays et cette police secrète. J’ai adoré la fin du roman et j’ai hâte de le retrouver pour une nouvelle aventure.

Le sujet est pourtant grave, car Wessel Ebersohn ne travestit pas la vérité : des centaines d’hommes et de femmes, noirs majoritairement, furent arrêtés par cette police secrète, torturés, emprisonnés ou assassinés.

A la suite de la parution de ce roman, en 1981, Wessel Ebersohn dut se séparer de sa femme pour des raisons de sécurité. Menacé par le gouvernement sud-africain, il se retira dans un lieu secret proche de la mer, mais ne put empêcher que sa femme soit l’objet de nombreuses tracasseries policières.

♥♥♥♥

Éditions Rivages/Noir, Divide the night, trad. Nathalie Godard, 1993, 291 pages

Et pourquoi pas

10 commentaires

Edwige Mingh 20 novembre 2017 - 11 h 11 min

Très intéressée par la littérature sud-africaine depuis André Brink et Nadine Gordimer (entre autres), je lis actuellement les polars de Deon Meyer ( je n’en rate aucun !), et je note cet auteur que je ne connaissais pas encore. Merci.

Electra 20 novembre 2017 - 13 h 08 min

Il faut que je lise Deon Meyer dont j’entends parler depuis si longtemps ! J’ai lu André Brink mais pas le coup de cœur. J’espère que cet auteur te plaira, j’aime beaucoup découvrir ce pays à travers son regard.

keisha 20 novembre 2017 - 13 h 24 min

J’ai lu un roman de Brink et bof bof (désolée pour les fans!), mais Gordimer, Coetzee j’aime, et Schoeman est mon chouchou. Meyer c’est bien aussi (autre genre)
Pour avoir passé qq jours de vacances dans le coin, je m’intéresse encore plus à la littérature sud africaine, et pourquoi pas cet auteur? Le pays a quand même bien changé (heureusement!), on n’a plus ces panneaux!

Electra 20 novembre 2017 - 13 h 27 min

Oui le pays a bien changé ! Il les a écrits à cette époque et a du s’exiler car menacé et il continue de publier des histoires avec Yudel ! J’ai un livre de Schoeman à lire. Tu peux le tenter, le rythme est plus lent dans le premier que le second mais j’aime beaucoup Yudel

Marie-Claude 20 novembre 2017 - 23 h 03 min

Tentant mais… pas pal déborde et je lis très peu de polar ces temps-ci.
Beau billet, en tout cas.

Electra 20 novembre 2017 - 23 h 05 min

Ah bon ? Elle déborde ? Je sais que tu n’es pas fan des polars mais ici il est psy. Merci j’adore la série et j’ai hâte de lire le suivant !

Jerome 21 novembre 2017 - 13 h 05 min

Le sujet est intéressant mais un polar psychologique, très peu pour moi.

Electra 21 novembre 2017 - 15 h 13 min

Ici il y a peu de psychologie ! je ne suis pas fan du genre, notre Yudel mène une enquête à tambour battant, il ne le voit qu’une fois ou deux en entretien 😉

Chloé 25 novembre 2017 - 11 h 38 min

Je n’ai tenté le coup avec les éditions Rivages/Noir qu’une fois, j’en étais ressortie légèrement déçue mais pas par la collection : je pense que leur ligne éditoriale correspond tout à fait à mes goûts, et cette chronique pourrait bien achever de me convaincre ! Je ne connaissais absolument rien de cet auteur, mais j’ai bien envie désormais de m’approcher des histoires de Tasha ! (Psychologues du milieu carcéral ? Je ne pouvais rêver mieux !)
Merci pour la découverte !

Electra 25 novembre 2017 - 13 h 40 min

De rien j’avoue que j’ai trouvé le boulot du personnage et l’époque et le lieu (apartheid) très intéressants et maintenant je suis accro

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