J’ai découvert Kate Atkinson il y a des années en lisant son roman Dans les coulisses du musée. Je n’avais jamais lu sa série mettant en scène Jackson Brodie, même si j’ai ensuite suivi l’adaptation télévisuelle, dont j’ai peu de souvenirs en fait. J’ai eu une soudaine envie de lire un bon polar, sympa avec une excellente intrigue. Case Histories m’a paru être le bon choix.
Cambridge- Jackson Brodie est un ancien policier, reconverti en détective privé. Le voilà occupé à suivre une épouse que le mari soupçonne infidèle. Brodie suit cette jeune femme sans trop se fatiguer. Il est plus préoccupé par la vie amoureuse de son ex-femme, et la vie de leur petite fille, dont il partage la garde. Brodie voit sa vie professionnelle remplie lorsque trois nouvelles enquêtes lui sont confiées. Deux soeurs, âgée d’une quarantaine d’années, décident de l’engager. Leur père, un professeur éminent de Cambridge, vient de décéder. En triant ses affaires, les deux soeurs, Amelia et Julia, ont mis la main sur le lapin bleu qui appartenait à leur petite soeur Olivia. Olivia a disparu à l’âge de trois ans, alors qu’elle campait avec Amelia, dans leur jardin. Près de quarante ans après les faits, la découverte du doudou de la petite fille réveille en elle une blessure jamais cicatrisée.
Brodie s’intéresse alors à l’affaire Olivia Land qui avait passionné les médias à l’époque. La photo de cette petite fille de trois ans souriante obsède le détective mais une nouvelle enquête l’attend. Une jeune femme vient trouver le détective au sujet de la fille de sa soeur ainée. Celle-ci a été condamnée pour le meurtre de son mari alors que leur petite fille n’avait pas encore un an. La jeune femme a tué son mari d’un coup de hache. Avant d’appeler la police, elle avait fait promettre à sa petite soeur de s’occuper du bébé. Mais celle-ci avait à peine quinze ans à l’époque et l’enfant fut confié à ses grands-parents paternels. La jeune femme a perdu la trace de sa nièce, qui a fugué à l’adolescence, et veut à présent la retrouver.
Un avocat vient alors frapper à la porte de Brodie. Il ne s’est jamais remis du meurtre de sa fille cadette il y a douze ans. Celle-ci venait d’avoir dix-huit ans et travaillait l’été dans son cabinet avant d’entrer à la faculté. Un jour, un homme avait pénétré l’office, alors qu’il s’était absenté, et avait égorgé la jeune femme. L’homme était ressorti et n’avait jamais été identifié. La mort violente de Laura, jeune femme anglaise innocente avait choqué l’opinion publique. Plus que pour le meurtre d’une autre jeune femme, à la vie « moins classique ». Brodie ne cesse de penser à la mort violente de ces jeunes femmes, car lui-même a vécu un drame personnel à l’âge de douze ans. Mais à présent, Brodie doit gérer trois enquêtes tout en s’occupant de sa fille et en apprenant la décision de son ex de partir vivre en Nouvelle-Zélande.
Parallèlement, le lecteur suit la vie d’une femme, mariée à un notable local – elle cache un terrible secret. La jeune femme cache sa véritable identité, son âge et n’a pas annoncé à son époux qu’elle était enceinte. J’avoue que j’ai deviné très vite qui elle était mais en même temps, comme ce fut le cas pour le personnage de la jeune fille sans-abri mais mes talents de détective privé se sont arrêtés là.
Comme dans tout roman où plusieurs histoires sont racontées, j’ai évidemment cherché le lien entre elles. Et j’ai adoré la manière dont Kate Atkinson réussit à tisser sa toile et à surprendre le lecteur – j’ai adoré la manière dont elle prend les lecteurs à contre-pied. C’est agréable !
Comme l’immense talent de Kate Atkinson de lire dans l’âme humaine, de disséquer l’âme humaine et de se moquer des conventions sociales. J’ai adoré le personnage de Brodie, son humour, sa jalousie, son amour pour sa fille mais aussi ses préoccupations d’homme approchant la cinquantaine. On s’amuse beaucoup. J’ai beaucoup aimé la profondeur qu’elle donne à chaque personnage, malgré leur nombre. On s’attache à eux, j’ai ressenti énormément de compassion pour le père de Laura qui ne se remet pas de la mort de sa fille. J’ai trouvé l’histoire de la petite Olivia passionnante, comme j’ai aimé le halo qui entoure cette femme mystérieuse, amoureuse du prêtre de la paroisse.
Mon seul bémol vient peut-être de certaines longueurs aux deux-tiers du roman, mais sinon j’ai adoré chaque page et j’ai dévoré le livre. Et pour ceux qui en doutaient, il a été traduit en français il y a fort longtemps sous le titre « La souris bleue« . Pur hasard, ma lecture peut peut-être s’inscrire dans le challenge du Mois Anglais ?
J’ai dorénavant très envie de lire les autres aventures de Jackson Brodie.
♥♥♥♥
Editions Black Swan, 2004, 410 pages
12 commentaires
Mais oui, Atkinson, c’est très bien (mais faut suivre ses intrigues ^_^)
ah oui, effectivement elle demande un peu d’attention mais elle est plus simple que T.R Pearson qui change de narrateur à l’intérieur d’un même chapitre 🙂
Le commentaire de Keisha m’interpelle… s’il faut s’accrocher pour suivre je risque vite de me perdre en route 🙂
Non, pas de souci ! Il y a plusieurs histoires mais chaque chapitre est consacré à l’un, c’est clair, net et précis 🙂 A l’inverse de T.R Pearson, qui dans Blue Ridge changeait de narrateur au milieu d’un chapitre ! Ici, tu ne peux pas te perdre !
Un de mes auteurs favoris ! J’ai lu tous ses livres 😉 « La souris bleue » est un de ses meilleurs livres, pour moi
Je l’ai lu et l’aimais beaucoup, j’ignore pourquoi j’ai arrêté – du coup je vais la lire plus souvent ! La souris bleue est effectivement un très bon roman !
J’adore Kate Atkinson, et j’adore Jackson Brodie !
Je comprends pourquoi ! et c’est agréable de se dire que je vais le retrouver !
Coincidence, au moment où tu écris sur Kate Atkinson, je commence « L’homme est un dieu en ruine »… Comme il y a plus de 500 pages, je verrais ensuite si je passerais à Jackson Brodie !
Amusant ! Bonne lecture ! J’aime beaucoup son style et son regard !
J’ai énormément apprécié ma lecture de « Une vie après l’autre » , lu il y a quelques temps. Je me rappelle de la narration assez particulière mais très belle! Comme le dit Keisha, il faut suivre!
Ce serait avec plaisir si je pouvais la retrouver avec ses autres récits.
Oui, je l’ai adoré à une époque puis j’ai cessé et pourtant, ça vaut le coup. Oui, tu as raison, elle aime multiplier les personnages mais elle leur consacre des chapitres bien distincts – donc ça le fait !
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