Retour à mon rendez-vous du vendredi avec 3 lectures, dont un coup de coeur !
Eve sur la balançoire (conte cruel de Manhattan) – Nathalie Ferlut
♥♥ (♥)
Le nom d’Evelyn Nesbit vous est-il familier ? Il l’était pour moi, mais je ne connaissais pas l’histoire de cette jeune femme adaptée ici en bande-dessinée. Eve était magnifique, et lorsque sa mère se retrouve sans ressources financières après la mort brutale de son époux, elle utilise sa fille pour subvenir à ses besoins. Modèle pour des peintres, la très jolie Eve est bientôt repérée par l’un des hommes les plus riches et célèbres du New York – Stanford White. Elle devient à l’âge de seize ans sa maitresse. Elle tombera amoureuse mais sa mère l’empêchera de suivre John Barrymore car jugé trop pauvre. Eve finira par épouser un autre prétendant, millionnaire, mais obsédé par la belle Eve, il finira par commettre l’irréparable…
J’ai lu avec plaisir cette bande-dessinée même si j’avoue que je n’ai pas été toujours emballée par le coup de crayon, j’ai trouvé ainsi qu’au début, afin de démontrer la beauté d’Eve que les dessins étaient vraiment travaillés et qu’elle était très belle, alors qu’à la fin de l’histoire, elle en est presque laide (or elle avait à peine vingt ans…). Reste que j’ai trouvé l’histoire intéressante car elle reflète bien cette ville de New York du début du 20è S.
Editions Casterman, 2013, 118 pages
Le syndrome du petit pois – Domas
♥♥♥♥
« C’est insupportable… La vision du déclin, la perte de l’être cher… Rage, désespoir. Laissez-moi son sourire, sa douceur, son amour. Plus tard, je réaliserai que l’état de ma mère fait partie, au même titre que la mort, des choses auxquelles je ne dois pas penser : elles n’ont pas d’issue ! » – le cri de désespoir de Domas, le dessinateur face à la maladie de Benson qui touche sa mère. Dans ce roman graphique (presque 300 pages), l’auteur se confie sur une période de sa vie compliquée – alors que sa carrière décolle avec la création d’un spectacle inspiré de sa vie (la rencontre avec sa compagne), Domas est effondré lorsqu’il découvre que sa mère est atteinte d’une maladie dont les symptômes sont proches d’Alzheimer.
Sa compagne, affectée, a peur et devient distante. Son couple vacille et la colère s’empare de lui. Il ne peut pas lutter contre le destin. Il réalise l’ampleur de la maladie lorsqu’il remplace son beau-père. Tout lui paraît infernal, sa fille qui refuse de devenir propre, sa femme qui s’éloigne, son spectacle qui se fait lui. L’esprit, l’histoire de sa mère disparaît et lui a l’impression de devenir invisible.
Une lecture pas franchement joyeuse, je l’avoue mais émouvante – mon seul bémol : le dessin, je ne suis pas sous le charme mais le sujet et la manière dont il revient sur ses années compliquées et son chemin intérieur pour accepter l’inéluctable font oublier le reste.
Editions La boite à bulles, 2016, 280 pages
L’homme gribouillé – Serge Lehman et Frederik Peeters
♥♥♥♥♥
Mon coup de coeur de la semaine ! Et pourtant, il peut faire peur ce pavé de 320 pages ! A 40 ans passés, Betty Couvreur vit dans l’ombre de sa mère Maud, auteur de livres pour enfants. Pourtant, depuis des années, Maud subit l’emprise dun terrifiant maître-chanteur, Max Corbeau. Betty l’apprend et se retrouve projetée dans une quête des origines en compagnie de sa propre fille, Clara. Et j’ai adoré ! Le sublime dessin de Peeters qui dessine les visages avec un tel réalisme et l’imagination folle de Lehman pour créer une histoire mêlant fantastique et thriller ! Un tel plaisir de lecture que je l’ai lu d’une traite (plus d’une heure de lecture).
Il faut se laisser porter par cette histoire où un homme corbeau vient s’attaquer à la fille de Betty. Une très belle surprise que cette lecture, ce duo fonctionne à merveille et j’ai hâte à présent de découvrir s’ils ont à nouveau travaillé ensemble. Je vous invite à vous procurer ce roman graphique dès que possible ! Betty et Clara sont tellement « vivantes » ! Et en recherchant une planche (je le fais rarement), je m’en rends compte que le roman est en noir et blanc – j’avais complètement oublié.
Editions Delcourt, 320 pages, 2018
8 commentaires
L’homme griboullé est très tentant.
Il est vraiment à part ! Une très belle surprise
Ah L’homme gribouillé, il me le faut depuis le temps que je n’en entends parler qu’en coup de coeur ! Quant au Domas, je pense que ça pourrait me parler aussi. Je n’ai lu qu’un album de cet auteur et il m’avait déjà convaincu.
Moi j’étais passé à côté donc j’ai eu de la chance de le découvrir ! Je vais lire Domas, ici c’est sur sa propre vie mais c’est très bien écrit et j’aime son angle de vue.
L’homme gribouillé, quelle claque !
Ah oui ! Pourquoi n’en avais-je pas entendu parlé ?
L’homme gribouillé bien sûr ! Un album assez exigeant mais quel plaisir de lecture au final.
Oui, il est vraiment impressionnant mais quelle claque ! Un coup de génie
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