Sous le charme du second roman de l’auteur néo-zélandais, j’ai voulu lire immédiatement son roman précédent. Mais ai-je eu raison ?
Je me pose cette question car si j’ai aimé ma lecture, je n’ai jamais écrit le billet (je m’y mets deux mois plus tard…) et je pense que j’aurais du attendre mais reste une histoire et surtout une atmosphère particulière. Présenté comme son autre roman, un polar, celui-ci n’est pas un non plus même s’il commence avec un crime. Carl Nixon préfère étudier les réactions humaines au drame que de résoudre une enquête et c’est un excellent portraitiste.
Retour en 1980, quelques jours avant les fêtes de Noël. Lucy Asher, 17 ans, est retrouvée morte assassinée sur une plage de la banlieue de Christchurch. Ce drame va bouleverser la communauté de ce petit coin perdu. Marqué profondément par la découverte du corps de Lucy, le narrateur, 17 ans également, va passer la trentaine d’années suivantes à chercher, à mener l’enquête, en collectionnant tous les articles de presse et documents, alors que son meurtrier court toujours avec l’aide d’amis. Ils connaissaient plus ou moins bien la victime qui aidait ses parents au magasin familial.
Carl Nixon nous raconte l’effet du temps, sur les gens, sur la famille de Lucy, son père qui se promène des heures seuls, sa mère qui disparait au fond de l’épicerie familiale, la soeur cadette qui perd pied et puis cette bande de copains, obsédé par ce crime qui grandissent, font leur vie mais continuent de se retrouver à chaque découverte, chaque nouvelle piste. Finalement en écrivant ses mots, tout le roman me revient : l’atmosphère de cette petite bourgade frappée par le drame, les sentiments de ces adolescents face à la mort, la peur que le tueur récidive, l’impact de cette obsession sur leur vie de famille et enfin Lucy, qui était-elle réellement ? Sa mort en fait un martyr, la mystification commence. Le groupe d’ados mène l’enquête et scrute sa propre communauté, ses secrets et ses moeurs. J’aurais pu aussi être obsédée si un crime pareil avait eu lieu par chez moi, je crois.
Même si l’histoire de départ est triste, le roman est moins sombre que son autre livre et montre déjà le talent naturel de Carl Nixon et c’était une bonne occasion de rester en Nouvelle-Zélande !
♥♥♥
Editions de l’Aube, L’Aube Noire, trad. Benoîte Dauvergne, 2018, 288 pages
10 commentaires
Impatiente ! Fan des littératures des antipodes…
Le dépaysement est garanti et j’adore ce pays, un peu trop sous-représenté dans la littérature !
Je crois n’avoir jamais lu de livres néo-zélandais !
Il y a quelques auteurs (comme Eleanor Catton, The Luminaries) mais c’est vrai que c’est peu commun !
J’ai lu (en trad !) Les Luminaires d’E. Catton. C’est vrai qu’il faut s’accrocher, j’ai lu en plusieurs fois mais le détour en vaut la peine.
oui je l’ai acheté en anglais mais il est à Québec, il va bien falloir qu’il le fasse le chemin retour vers la France
Il faut que je me procure La saga de Grimr! Moi qui adore l’Islande.
j’étais persuadée que tu l’avais déjà lue !
Oups tiens mon commentaire s’est trompé d’article! 😀
Oui, j’ai compris ! ça me fait un commentaire en plus 😉
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