Ma deuxième lecture de l’auteur irlandais Donal Ryan – un roman court que j’ai lu comme en apnée, d’une seule traite. L’Irlande et ses premiers habitants, les Gens du voyage, et Melody Shee, le personnage principal, narratrice de sa vie qui prend une tournure soudaine.
Martin Toppy est le fils d’un homme célèbre chez les gens du voyage et le père de mon enfant à naître. Il a dix-sept ans, j’en ai trente-trois. J’étais son professeur particulier.
C’est sur ces mots que s’ouvre le nouveau roman de Donal Ryan. Melody Shee a été quittée par son mari après lui avoir révélé son secret. Car dans cette petite ville rurale où tout se sait, Melody va devoir affronter la haine des gens. Melody Shee n’était pas vraiment heureuse, elle avait pourtant fait des études supérieures et se voyait déjà partir vivre une autre vie, au loin, comme leurs cousins partis au Canada. Mais elle a épousé Paul, son petit ami depuis le lycée, ils s’aimaient, mais mal. Les années ont passé, et Melody est tombée enceinte deux fois, mais elle perdu l’enfant à chaque fois. Leurs relations se sont dégradées, alors quand ce jeune homme qui appartient à la communauté des gens du voyage entre dans sa vie, Melody s’échappe mentalement de sa vie. Mais un matin, il est parti. Il n’a rien dit à personne. Melody se retrouve seule. Elle peut compte sur son vieux père, diminué, qui ne la juge pas, et se réfugie chez lui. Elle se remémore son enfance, une mère lointaine, un père aimant. Et puis un jour, une jeune femme entre dans sa vie. Elle fait partie des gens du voyage, les premiers habitants de l’Ile, les enfants de Dana. Elle a aussi trahi sa famille. Elle a épousé l’homme que sa famille avait choisi mais aucun enfant n’est venu. Alors elle a préféré le quitter, jetant l’opprobre sur sa famille.
Un roman puissant, magnifique, porté par des personnages féminins intenses, Donal Ryan réussit à donner voix à une jeune femme. J’ignore comment il arrive, mais toute sa complexité se révèle, celle d’une héroïne, entourée d’une communauté conservatrice et machiste. La petite ville irlandaise prend vie sous nos yeux. Un portrait de femme qui ne pourra que vous marquer. Melody m’a hantée jusqu’à la fin de ma lecture, impossible de reposer le livre. Et je n’avais pas imaginé cette fin. J’ai aussi beaucoup aimé le personnage de la jeune fille, et les mères – ce qu’elles portent, ce qu’elles cachent. La force qui se dégage de ces personnages, et de leurs faiblesses. Et puis, l’envie de vivre simplement.
Un roman sublime sur l’amitié, la solitude, l’amour et la fidélité. Ne passez pas à côté !
♥♥♥♥
Editions Albin Michel, All we shall know, trad. Marie Hermet, 2019, 288 pages
20 commentaires
Jamais lu l’auteur, pourtant ses livres sont à la bibli. A tenter!
Oui ! Celui-ci est court comme le premier, une image différente de l’Irlande 🙂
C’est « Le coeur qui tourne » que tu as lu ? J’avais beaucoup aimé ce roman, notamment pour sa dynamique narrative originale, et qui embarque le lecteur dans une espèce de tourbillon. J’ai son autre titre sur ma PAL (je ne me souviens plus du titre mais ça commence par « La vie de … »). Nul doute que je lirai celui-ci par la suite, un auteur à suivre de très près visiblement…
Non, mais je l’ai dans ma PAL, j’ai lu La vie de Jonsee … (pareil le titre m’échappe) et j’ai préféré celui-ci ! Je vais lire « Le coeur qui tourne » dont j’ai entendu beaucoup de bien 🙂
“Le coeur qui tourne”, justement à cause de sa «dynamique narrative originale» m’avais plus qu’emballée. Il m’a marquée, ce roman…
oui et en plus il est très court, du coup, il faut que je le lise vite !
Déjà noté, je souligne, surligne et tout ce qu’il faut ! 🙂
Excellent ! Il vaut le détour, je le trouve à part dans cette littérature – 🙂
J’ai lu ton billet les yeux fermés. C’est une de mes prochaine lecture. Je reviendrai le lire les yeux ouverts!
Je te comprends ! Et j’ai essayé d’en dire le moins possible – j’espère que tu tomberas aussi sous le charme envoûtant de ce roman !
J’ai « Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe » dans ma PAL.
Tu me donnes envie de le sortir et aussi de me procurer celui-ci 😀
merci ! les deux sont très différents sauf pour le portrait de l’Irlande que je trouve très juste 🙂
J’aime beaucoup les romans irlandais, donc je me le note !
super ! Oui, ici l’Irlande est celle d’aujourd’hui, pas celle de Dublin, celle de la campagne et c’est très intéressant et quel portrait de femme !
J’avais abandonné son roman précédent, je m’y étais grandement ennuyé. Celui-ci me conviendrait bien mieux je pense.
ils sont très différents effectivement, j’avais aimé son précédent sans un gros coup de coeur (comme apparemment ce fut le cas pour son tout premier qu’il me reste à lire) mais ici c’est un ton, un rythme totalement différent. Sa voix est très forte, il te devrait plus te convenir !
un auteur que je n’ai pas encore lu… ce livre me fait vraiment envie !
il devrait te plaire, toi qui aime les romans avec des personnages forts 🙂
jamais lu cet auteur irlandais mais tu me donnes envie de le découvrir! allez hop je l’ajoute à ma liste! 😉
super ! une excellente idée 😉
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