Je ne cessais de voir ce livre sur les réseaux sociaux anglophones, et sa sélection à l’un des prix littéraires avait éveillé ma curiosité et puis le titre .. Enfin sa parution en français et sa disponibilité à la BM ont fini de me convaincre. Qu’en est-il ?
Dès le titre, le mystère est levé : Ayoola, la petite sœur de Korede a comme fâcheuse habitude de tuer ses amants. Et Korede s’est juré de protéger sa cadette envers et contre tout, même si forcément elle aurait préféré que sa sœur soit différente. Tueuse en série, elle le devient lorsqu’elle annonce la mort de son troisième amant. Le compte est bon. Heureusement, Korede est infirmière dans une clinique et sait parfaitement nettoyer une scène de crime. Entre les deux soeurs, la relation est fusionnelle et dysfonctionnelle. Physiquement, Korede a la peau foncée, les traits plus grossiers, elle est très loin de la beauté immense d’Ayoola qui fait tourner la tête des hommes depuis ses 14 ans. Tout le monde lui cède tout, même sa mère. Korede s’échappe en rêvant de sortir avec le médecin Tade mais tout change lorsque celui-ci croise à son tour la route de la cadette…
Une comédie très grinçante, qui se lit d’un seul jet. La fin est comme je l’attendais et son adaptation au cinéma ne m’étonne pas. Mais soyons honnête, un téléfilm aurait fait l’affaire. Car si l’histoire est effectivement originale – je défie quiconque de ne pas avoir envie de gifler la petite sœur, une vraie psychopathe qui n’a aucun regret, ni remords, reste que le style est faible. Il s’agit d’un premier roman (et quel succès), aussi je ne veux pas être trop dure. Cela m’a pesé à la fin de ma lecture. Il me manquait quelque chose.
Par contre, j’étais ravie d’être de retour à Lagos, au Nigeria même si l’auteure reste très économe en matière de description. A travers la famille de Korede, elle dresse le portrait de la société nigériane : les différences de classe, les traditions, le machisme, la corruption – mais contrairement à ce que dit l’éditeur, je ne trouve pas que l’auteure, Oyinkan Braithwaite, en fasse une part forte de son récit. Cela reste une comédie bien acerbe, où les plus méchants s’en sortent et les plus faibles continuent de faire ce qu’ils ont toujours fait, même si on les fait un temps réfléchir à leurs conditions. Si vous aimez Tarantino, alors foncez, on est dans la même veine.
♥♥♥
Editions Delcourt Littérature, My sister, the serial killer, trad.Christine Barbaste, 2019,244 pages
6 commentaires
Je viens de le lire et mon avis rejoint le tien… le style manque de quelque chose : l’auteure aurait pu ou du approfondir les descriptions ou les portraits des personnages. L’ensemble est un peu léger…
merci ! oui, ça se lit vite, facilement mais au final, il ne m’en reste déjà plus grand chose quelques jours après ma lecture – du coup sa nomination à certains prix me laisse dubitative 🙂
Marrant, on pouvait fait une LC. Mon billet est programmé pour demain, et bien évidemment j’ai aimé (merci la bibli!)
ah Kathel aussi aurait donc pu participer ! une lecture facile, qui détend mais c’est tout 🙂
un livre qui m’intriguait ! bon je note tes bémols mais je pense que cette lecture me plairait bien quand même….
Oui, on passe un bon moment, ça se lit vite !
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