Il y a un an, Métailié avait eu l’excellente idée de traduire la toute première enquête d’Erlendur Sveinsson, Les fils de la poussière et je croisais les doigts en fin de billet pour qu’ils traduisent la deuxième, Dauðarósir , publié en 1998 juste avant la très célèbre Cité des Jarres. C’est donc fait. Quel plaisir de retrouver notre cher Erlendur !
Erlendur est de retour. J’ai lu le roman et pourtant je trépigne encore – tellement ravie de retrouver mon flic préféré ! Nous sommes à la fin des années 90 et l’Islande connaît un profond bouleversement : les petits villages de pêcheurs se vident inexorablement au profit de la capitale islandaise. C’est là que le corps d’une jeune femme dénudée est retrouvé. Sur la tombe du héros de l’indépendance dans un vieux cimetière. Un couple d’un soir, venu batifoler, a aperçu une silhouette qui fuyait avant de trouver le corps. Erlendur et son adjoint Sigurdur Oui sont chargés de l’enquête. La tombe du héros de l’indépendance, originaire des fjords de l’Ouest – y-a-t-il un message particulier que le tueur a voulu faire passer ? Erlendur se pose la question, mais pas son adjoint qui ignore tout de l’occupant du caveau.
La victime est inconnue des services de police, et aucune disparition n’a été déclarée. L’autopsie établit qu’elle se droguait et qu’elle n’avait pas vingt ans. Son identité reste un mystère. Erlendur se résout à demander à sa propre fille, Eva Lind qui connaît bien les milieux de la drogue. Leurs rapports sont très compliqués. Erlendur s’est séparée de son ex-femme alors qu’Eva Lind avait 2 ans et son fils venait à peine de naître. Ceux sont eux, adolescents, qui ont fait les démarches pour le retrouver. Eva Lind se drogue et son fils boit. Mais Eva Lind accepte de l’aider et ils apprennent enfin le nom de la jeune victime. Originaire des fjords de l’Ouest, elle travaillait pour Herbert, le parrain de la drogue local. Proxénète, trafiquant, celui-ci n’a pas le temps d’être interrogé qu’il est enlevé en pleine nuit. Malgré l’identité révélée de la victime, impossible de trouver la moindre trace dans les registres nationaux. Erlendur et Sigurdur Oli partent dans les fjords de l’ouest.
La situation sociale locale est alarmante, les ports de pêche se vident. Les villages meurent et la victime n’est qu’une parmi des milliers d’islandais à avoir quitté sa région natale. Erlendur a compris que la vente des droits de pêche, sous forme de quotas, est à l’origine de ce chômage et de cette migration intérieure massive vers Reykjavík. Qui sont les propriétaires de ces quotas ? A-t-on tué cette jeune femme parce qu’elle en savait trop ?
Je vous laisse découvrir le reste. Une fois le livre en main, je ne l’ai plus lâché – abandonnant une autre lecture en cours ! Je l’ai dévoré et je pourrais le relire une deuxième fois tant j’ai eu plaisir à retrouver « le râleur amoureux de l’Islande » comme le dit si bien Métailié. Evidemment, c’est particulier de retrouver Erlendur avant la Cité des Jarres – enquête qui ouvrit les portes des éditions internationales, et de la traduction en français. Et si je retrouve exactement le même style, les mêmes petits défauts qui font son charme, je retrouve surtout l’amour d’un auteur pour ses personnages, une économie et une simplicité qui font sa marque et puis toujours la description de ce pays si petit, et si étrange, l’Islande.
Dans mon billet sur Les fils de la poussière, je disais que j’avais très envie de relire La Cité des Jarres et que j’attendrais la parution de ce roman pour le faire. Voilà c’est chose faite. Puisque Arnaldur Indriðason a décidé de laisser Erlendur de côté depuis quelque temps, je vais en profiter pour relire ses aventures. Évidemment, je conseille aussi ses autres romans, dont la superbe Trilogie des Ombres.
♥♥♥♥
Editions Métailié, Dauđarósir, trad. Eric Boury, 2019, 290 pages
16 commentaires
Tu me donnes très envie de retrouver ce cher Erlandur. Il y a trop longtemps que je ne me suis pas plongé dans une de ses aventures.
Il le faut ! c’est trop bon 🙂
Bonsoir, je voudrai commencer les romans d’Erlendur mais je me demande s’il ne serait pas judicieux de commencer par le volume 12 qui est antérieur dans son histoire ? Qu’en pensez-vous les passionnés, quels seraient vos conseils ?
Effectivement, les deux dernières publications sont en fait les premières des enquêtes d’Erlendur mais traduites tout récemment. Mais chronologiquement, les enfants de la poussière est la première enquête (publiée il y a un an, elle vient de sortir en Poche) et les Roses de la Nuit la seconde. Ensuite, Métailié a bien traduit toutes les enquêtes dans l’ordre en commençant par la Cité des Jarres. Je veux d’ailleurs en profiter pour la relire ! Bonne découverte
Merci pour ton avis. Je pense que je vais effectivement les attaquer chronologiquement. Maintenant que les premiers tomes sont sortis.
Bonne soirée.
de rien ! j’espère que tu seras aussi accro que moi et Eva et bien d’autres !
Je n’ai pas eu le temps de faire un billet ce matin, mais mon avis rejoint le tien. On ne peut pas s’empêcher de l’aimer ce vieux bougon, pas plus sympathique que ça, il a plein de défauts, mais c’est Erlandur !!!
oui, un vieux bougon mais ses réflexions sont toujours bonnes !! et puis on en apprend tellement sur son pays 🙂
Je l’ai noté bien sûr, même si j’ai quelques longueurs de retard… (et que récemment j’ai racheté un Indridason que j’avais déjà lu, un peu embrouillée par les titres avec « ombre ») Superbe, la photo que tu as mise ne illustration !
Merci !!! l’Islande est un très beau pays ! Ah oui moi je confondais deux titres avec glaciaire/arctique dedans !!!
Si Erlendur est là, il me le faut!
Il est là !! et bien là MDR
Je l’ai dévoré hier et je te rejoins sur ton avis ! Un bon opus, avec ce cher Erlendur !! Billet à venir !
Oui, il nous avait manqué le coquin !!!
tellement contente que ce 2e roman soit ENFIN publié !! je n’avais pas eu l’info, je l’ai découvert via ton IG… hâte de le lire !
Oui, un an après le précédent .. ils savent nous faire saliver !! tu vas être contente car on le retrouve bougon à souhait !
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