Une pause fiction dans ce mois de novembre avec la découverte de l’oeuvre de Bérengère Cournut, dans ce court roman qui nous emmène chez les Inuit.
Je ne connaissais que de nom l’auteure après le succès de son premier roman, dédié à la culture des Hopi. J’ai hâte de le lire même si je stresse un peu, étant déjà allée par deux fois chez les Hopi, j’attends beaucoup de son roman ! Mais revenons aux Inuit. Car cette fois-ci, c’est par là-bas que nous entraine l’auteur. Au côté d’Uqsuralik, une jeune femme. Une nuit, la jeune femme se retrouvée séparée de sa famille, lorsque la banquise se fracture. Seule avec cinq chiens, dont son préféré, la jeune femme doit affronter une nature hostile, sans arme. Elle doit très vite faire face au froid et au manque de nourriture. Le peu qu’elle avait sur elle, fond comme neige, et les chiens commencent à la regarder différemment. Il est temps de les tuer et de les manger. Elle ne sauve que sa chienne préférée. Fort heureusement, dans cette errance arctique, la jeune femme ne perd pas espoir et croyant aux esprits, finit par retrouver la terre ferme et une famille que son père connaît bien. Un vieil homme et ses fils. Uqsuralik sait chasser et pêcher, on la surnomme le garçon manqué. Mais elle reste une jeune femme isolée et le danger n’est jamais loin …
En dressant le portrait lumineux d’une jeune femme qui doit apprendre à se débrouiller par elle-même, tout en espérant longtemps des retrouvailles avec sa famille, Bérengère Cournut signe un magnifique hommage à la culture Inuit. Pour avoir visité plusieurs musées amérindiens et admiré l’art Inuit, l’un des plus beaux, j’ai appris énormément en lisant ce roman. Les Inuit croient aux esprits et leur mode de vie tourne autour d’eux. Attention à ne pas leur déplaire, car il y a des esprits malfaisants. Les chaman sont grandement respectés. Les Inuit croient que les morts se réincarnent dans les vivants, et à chaque naissance, on donne le prénom du ou dernier défunt et le voici de nouveau parmi eux. La petite Hila était sa fille mais aussi la grand-mère de sa mère adoptive, Sauniq. J’ai beaucoup aimé la relation qui unit ces deux femmes.
La dureté de la vie dans cette région du monde est effrayante et on se demande pourquoi l’homme n’a pas cherché à quitter ses lieux inhospitaliers. Mais étrangement, mon émission préférée de Rendez-vous en terre inconnue est tout simplement le premier épisode avec Charlotte de Turckheim qui allait à la rencontre des Nénètses au nord de la péninsule de Yamal en Sibérie. On sait à présent que le changement climatique avance vite et j’ai vu cette semaine une reportage annonçant la disparition de 80% de la banquise avant 2050. Que deviendront les Inuit ? Et tous les animaux, ours polaires, narvals, oiseaux, peuplant la banquise ?
♥♥♥
Editions Le Tripode, 2019, 222 pages
18 commentaires
Une belle odyssée parmi les Inuit! Hâte de lire son roman sur les Hopi maintenant!
Oui, elle doit faire un très long travail de recherche pour chaque ouvrage 🙂
Trois coeurs… Je m’en doutais. Je ne te lis pas, les Hopi m’attendent et je crains que tes mots pètent ma bulle!
MDR – tu m’évites alors ? et ce soir aussi, je note je note ! Oui, le style – j’ai toujours du mal avec les styles poétiques (sauf quand c’est de la poésie)
Non, je te t’évite pas. Et tu sais à quel point j’ai horreur du style poétique, d’où mon appréhension…
Oui, bon ici point de lyrisme (que je déteste comme tu le sais..) c’est plus l’atmosphère, poétique (Fanny a adoré et je sais que c’est ce qui nous sépare) parce que sinon la vie est très rude du coup c’est pas tout beau tout blanc !
Attention, prière de ne pas taper : j’ai vu passer ce bouquin plusieurs fois, mais à chaque fois, je l’ai laissé passer parce que une gamine toute seule avec son chien sur un bout de glace à la dérive,… j’ai un peu peur de m’embêter (pas taper, j’ai dit !)
Tu sais, il m’est arrivé entre les mains sans que je le demande, et du coup – donc non je ne te tape pas. Pour l’ennui, par contre, je ne pense pas parce qu’honnêtement il se passe pas mal de choses, mais elles sont comme la banquise, à la dérive !
je devrais feuilleter ce roman pour voir si j’adhère, mais je crains quand même…
je pense que l’aspect « ethnologique » devrait te plaire mais oui feuillette-le !
Très beau billet. Je l’avais loué à la bibliothèque, puis finalement je l’ai rendu sans le lire : le moment n’était pas venu pour moi. Mais j’y reviendrai ! Le sujet et les critiques élogieuses m’intriguent trop pour ne pas m’en faire ma propre idée.
Merci ! Il m’arrive souvent d’emprunter des livres et de les rendre. Quand ce n’est pas le moment, ce n’est pas le moment !
je l’a depuis le salon Fnac Livres mais je ne l’ai pas encore lu, j’avoue qu’il me fait un peu peur 😀
ah je pensais que tu l’avais lu mais que tu avais du retard pour publier ton billet, qu’est-ce qui te faire peur ? le sujet ? le style ? il se lit facilement 😉
J’ai mis du temps à entrer dedans, mais au final j’ai beaucoup aimé cette incursion. Le côté féministe et la place des mères m’ont beaucoup plu aussi. Le côté onirique ne m’a pas ennuyé alors que c’est quelques chose auquel je n’accroche pas du tout d’habitude.
Pareil, le côté onirique me rebute mais ici l’aspect ethnologique/culturel prend le dessus et jai beaucoup aimé la relation entre ces deux femmes 🙂 elles ne sont pas si loin de nous et pourtant !
Je suis contente que tu l’aies apprécié!
Il me tarde de lire son « Née contente à Oraibi » reçu en cadeau.
oui, je suis curieuse de lire ce dernier car je connais bien les Hopi – du coup j’espère être aussi enthousiaste !
Les commentaires sont fermés