C’est par hasard que j’ai mis la fin sur cette novella (longue nouvelle) de Claire Keegan à la bibliothèque. Je cherchais un format court et j’ai déniché le récit de cette petite fille de fermiers irlandais, confiée le temps des vacances à une tante et un oncle. Je l’ai lu en anglais, mais bonne nouvelle, elle est disponible en français !
En fait, j’ai vu que cette nouvelle, parue dans un recueil, avait gagné le Davy Byrnes Award récompensant la meilleure nouvelle. En 4C, Richard Ford et Joseph O’Connor louent son talent immense. Celle-ci a donc été publiée, seule. Et je l’ai lu en un seul aller-retour en transport en commun.
On y suit les pas d’une jeune fille, qui est amenée par son père vivre chez son oncle et sa tante, qu’elle ne connaît pas. L’enfant est l’ainée d’une famille nombreuse, et sa mère, qui va accoucher, a préféré se séparer de son aînée quelque temps. La petite fille ignore si c’est pour une semaine ou un an. Elle sait juste que son père va la déposer chez ces gens. Ils sont différents de ses parents. N’ont pas d’enfants. Très vite, ils prennent soin d’elle. D’abord un bain chaud, des vêtements propres. On lui brosse délicatement les cheveux. Elle n’aidera pas à la ferme, malgré les recommandations du père. Elle aidera Edna à la maison. Elle ne s’est jamais sentie si inutile. Si jeune. Difficile au départ de situer le roman, puis on devine, l’IRA, les grèves de la faim. Le début des années 70 probablement. A l’époque, il y a encore les fermes à l’ancienne sans tout le confort moderne (salle de bains, télévision).
Ce qui marque dans ce récit, c’est le style de l’auteur. J’avoue que passer d’un roman américain à un roman irlandais n’a pas été chose aisée. J’avais oublié l’argot irlandais, la mélodie de l’Eire ! Un peu ardu, je serais curieuse de lire la traduction en français. Mais, j’ai fini par m’habituer et à me laisser porter par cette atmosphère si particulière. Claire Keegan décrit la vie rurale comme très peu savent le faire. Le regard de l’enfant sur ce couple qui lui montre soudainement tant d’affection qu’elle en prend peur. Et puis cette veillée funéraire. J’aurais aimé que l’histoire continue mais l’auteure n’écrit que des nouvelles. Une langue enchanteresse. Une aparté magique en cette période de Noël.
Foster est disponible en français dans le recueil Les Trois Lumières, publié chez Sabine Wespieser Editeur. Et surprise, j’ai déjà un recueil dans ma PAL (Antartica). Je l’avais acheté sur un coup de tête. Ce dernier et Blue Fields sont également traduits en français. Encore une découverte, encore une femme. Encore un coup de coeur !
♥♥♥♥
Editions Faber & Faber, 2010, 89 pages
10 commentaires
J’avais beaucoup aimé Trois lumières, sous le même format (un texte court), notamment grâce aussi à la très belle et très sensible écriture de Claire Keegan (et bien que je ne lise pas en VO, contrairement à toi)..
Super ! J’ai son autre recueil (en français du coup) j’espère le lire rapidement ! Elle a une superbe écriture
Étrangement le nom de cette auteure me dit quelque chose, pourtant après vérification je n’ai rien lu d’elle ! je ne suis pas fan des nouvelles mais Foster me tente assez ! ( du moins la version française )
Oui, j’ai réalisé après l’avoir lu qu’elle est très connue et appréciée et que j’avais un recueil en français dans ma bibliothèque ! Comme quoi .. mais tente le car tu aimes la nature et l’Irlande doit forcément t’attirer !
C’est Les trois lumières ! Je l’ai lu il y a un petit moment et j’avais bien aimé !
oui !
J’avais adoré ces trois lumières ! L’écriture de Claire Keegan est magnifique en effet, un enchantement.
Bref je me réveille donc bien tard ! ☺️
idem lu et j’en garde aussi un bon souvenir!
Il était donc grand temps que je la lise à mon tour 🙂
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