Envolons-nous vers les terres australes et ses légendes. J’ai découvert ce livre en écoutant un podcast australien et ce fut une très bonne surprise. Et bonne nouvelle : le livre est disponible en français sous le titre éponyme La Récolte aux éditions Gaïa.
Albert « Poppy » Gondiwindi sait désormais qu’il va mourir. Il décide alors d’écrire un dictionnaire reprenant le language de son peuple et tout ce dont il peut se souvenir. Il a grandi le long de la rivière Murrumby dans la propriété de Prespourous House, sur les Plaines du Massacre.
So, because they say it’s urgent, because I’ve got the church time against me, I’m taking pen to paper to pass on everything that was ever remembered. All the words I found on the wind.
De son côté, August Gondiwindi vit depuis dix ans en Angleterre lorsqu’elle apprend le décès de son grand-père. La jeune femme, qui adorait son Poppy fait son retour, un énorme fardeau sur les épaules. Lorsqu’elle était enfant, sa soeur ainée, âgée de 9 ans, a disparu mystérieusement. Depuis, elle est vivote entre petits jobs. Lorsqu’elle apprend à son retour que ses grand-parents sont expropriés par une compagnie minière, elle décide d’enquêter. Cette quête va la mener à écouter la voix de son grand-père et celles de ses anciens, leur passé, les secrets de la rivière. Car Prosperous House a été fondée il y a des années par un Révérend venu évangéliser les Aborigènes. L’homme tient un journal et raconte les difficultés rencontrées et prend conscience peu à peu que ces hommes et femmes ne sont pas juste de simples sauvages dont il faut sauver l’âme.. mais l’être humain est vil et l’homme blanc voit bientôt une main d’oeuvre gratuite chez ses hommes et femmes.
How could it be that Australia, professedly the new home of liberty and light, had become a theater of oppression and cruelty ?
A travers les voix de ces trois personnages, Poppy, August et le Révérend, l’autrice Tara June Winch redonne voix à son peuple, reconstruit leur passé et raconte comment leur culture et leurs terres leur ont été volées. J’ai vite réalisé ici qu’on était dans le même récit terrible que ce qui s’est passé au Canada et aux USA. Un récit que j’ai trouvé émouvant, en particulier la voix du grand-père, à travers les mots de sa langue natale, décrivent une culture assez méconnue. J’ai aussi beaucoup aimé le style de l’autrice et sa capacité à expliquer comment les secrets et les non-dits peuvent se répercuter sur plusieurs générations.
There are few worse things than memory, yet few things better, he’d said. Be careful.
Dans ce roman, il y a aussi beaucoup de lumière, de douceur et l’autrice réussit à célébrer ses origines, la résistance de son peuple, et la célébration de leur langue, de leur culture orale et tout simplement, leur identité.
Et il explique même l’origine du biladurang, l’ornithorynque (mon animal préféré) ♥
♥♥♥♥
Editions HarperVia, 2020, 352 pages
Photo by Rene Riegal on Unsplash
10 commentaires
Merci pour la découverte, je le note sans hésiter! J’ai vécu neuf mois en Australie dans le cadre de mes études universitaires et c’est un sujet qui me touche forcément.
Oui , quelle chance ! et tu vas voir, il est magnifique ! dommage que si peu de personnes s’intéresse à l’Australie !
Enfin, un roman tentant qui est traduit! Et la couverture est sublime! Hop dans mon sac!
Oui ! il est traduit et il est superbe en plus ! youpi 🙂
Voilà! Il est commandé. J’ai lu un long extrait et je suis emballée!
ah super ! yes !!! le Caribou en Australie !!!
Pas d’hésitation pour celui-là : VENDU !! Ne serait-ce que pour le sujet…
super ! je suis ravie car il est magnifique 🙂
Je le note aussi, pour entendre ces voix et le détail final sur l’ornithorynque me fait sourire, c’est l’animal « totem » de ma fille !
oh je partage le même animal que ta fille !! les voix sont magnifiques, celle du grand-père sur la rivière, la nature, les animaux ! Bonne lecture 🙂
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