Howards End · E.M Forster

par Electra
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Retrouvailles pour ce premier classique 2022 avec un amour de jeunesse : E. M Forster. Je l’avais en effet découvert à l’université en fac d’anglais. J’avais été séduite par le style même si je me souviens aujourd’hui trouvé parfois ses descriptions un poil trop longues…

Je possédais même deux versions du livre dont avec en couverture une photo du film éponyme sorti avant. Je l’ai vu et comme pour A room with a view, j’ai adoré.  Puis j’ai quitté la fac et j’ai oublié l’univers de E.M Forster. Pourtant l’auteur a été prolifique, j’ai acheté plus tard Maurice (dont j’ai aussi vu le l’adaptation cinématographique) mais je ne l’ai jamais lu. J’avais racheté récemment une plus belle édition d’Howards End et voyant la fin du mois arriver, je me suis dit quel classique pour commencer 2022 ? Et mon regard s’est porté sur Howards End, sur les soeurs Schleger, Meg et Helen.

J’avoue que si je me souvenais particulièrement bien de Leonard Bast, et de Tibby (mémoire sélective), j’avais oublié pas mal de choses. Mais revenons à l’histoire. Meg Schleger vit à Londres avec sa soeur cadette Helen, et le benjamin de la famille, Tibby (16 ans). Leurs parents sont décédés et les deux soeurs, la vingtaine, ont pris la suite. Elles aiment les cercles où l’on parle politique et littérature, elles admirent le mouvement des suffragettes et savent que le surnom de « vieille fille » les guette. Mais qu’importe, leur vie spirituelle est telle qu’elles ne s’ennuient jamais.

Un jour, en rentrant de l’opéra, Helen emporte le parapluie d’un jeune homme, Leonard Bast, par erreur. Celui-ci se présente alors chez eux. Il est employé dans une banque et vit mal sa situation financière précaire. De plus son mariage était une erreur et il trouve refuge dans les livres. Sa rencontre avec les soeurs Schlegel est à la fois un plaisir de pouvoir converser avec des femmes aussi cultivées, et une souffrance parce qu’il ne peut pas mener leur vie. Les soeurs vivent d’une rente annuelle, elles n’ont pas besoin de travailler. Mais toutes deux se sentent concernées par l’écart entre les riches et les pauvres et veulent absolument aider le jeune homme. Mais ont-elles raison de vouloir l’aider ? Quant à lui, il refuse ce qu’il considère comme de la pitié, mais suite à un mauvais conseil venant d’elles, il perd son emploi…

Your mistake is this, and it is a very common mistake. This young bounder has a life of his own. What right have you to conclude it is an unsuccessful life, or, as you call it « gray » ?

En parallèle, Helen est revenue d’un séjour chez les Wilcox enchantée par la demeure, Howards End. Elle a eu un coup de foudre éphémère pour le fils cadet avant de se raviser. Sa soeur a alors fait connaissance de Mrs Wilcox et les deux femmes, bien que très différentes se fréquentent un temps avant le décès soudain de Mrs Wilcox. Les années passent et Meg se rapproche de M. Henry Wilcox, au grand dam de ses enfants qui refusent cette union … Car eux connaissent un secret jamais dévoilé…

Le portrait de la société britannique est magistralement réalisé par l’auteur anglais, et en particulier son regard sur les classes sociales, représentées par les soeurs Schlegel et les Wilcox d’un côté, et les classes populaires dont est issu Leonard Bast. M.Wilcox met en garde Meg en lui disant de ne pas aider les Bast et qu’il faut maintenir une séparation entre les classes. Le monde est ainsi fait : il y aura toujours des riches et des pauvres. Force est de constater en 2022, que sur ce point, M.Wilcox avait raison.

They interview was short and absurd. They had nothing in common but the English language, and tried by its help to express what neither of them understood.

Je n’avais pas lu E.M Forster depuis fort longtemps et j’ai été un peu déroutée par son style au début, il m’a rapidement conquis. Que d’intelligence !  J’ai adoré ma lecture. J’avais hâte de retrouver Meg et Helen. A noter aussi, que si je m’étais habituée aux classiques du 19è S., nous sommes ici en 1910 et les temps sont différents. J’ai hâte de lire et relire ses autres romans.

♥♥♥♥♥

Editions Penguin Classics, 2000 (1910), 302 pages

 

Et pourquoi pas

18 commentaires

Idoux 1 mars 2022 - 7 h 38 min

Cela fait très très longtemps que j’ai envie de lire ce livre, après avoir vu et revu le film, mais impossible de le trouver en librairie… contrairement à Maurice ou Avec vue sur l’Arno

Electra 3 mars 2022 - 7 h 31 min

Ah oui ? Je l’ai en anglais en trois exemplaires quoique j’ai fini par en revendre un. En français il n’est pas disponible en Folio classique ? Je n’en sers rien en fait.

Autist Reading 3 mars 2022 - 15 h 59 min

Forster, en poche, c’est chez 10/18 et malheureusement, certains titres (comme celui-ci ou Monteriano) ne sont plus autrement disponibles qu’en occasion.

Electra 7 mars 2022 - 22 h 09 min

vraiment ? bon il est temps qu’un éditeur se souvienne de cet auteur incontournable

Virginie 1 mars 2022 - 8 h 56 min

Moi aussi j’ai vu tous les films, j’adorais !! et acheté les 3 livres aussi, comme toi, sans avoir, au final, lu « Maurice » !
Ils prennent la poussière dans ma biblio…

Electra 3 mars 2022 - 7 h 28 min

Oui et je t’encourage à les sortir de ta bibliothèque ! Tellement c’est bon

Lune Depassage 1 mars 2022 - 11 h 55 min

Je l’ai lu cet automne, c’était mon premier Forster. J’ai beaucoup aimé cette lecture, même si un poil déçu par la fin. J’aimerais beaucoup lire Maurice!

Electra 3 mars 2022 - 7 h 29 min

Ah super ! Un auteur vraiment essentiel. On peut prévoir une lecture commune si ça te tente pour Maurice.

Autist Reading 3 mars 2022 - 16 h 00 min

Un des mes Forster préférés… sans parler du film d’Ivory, avec l’excellente Emma Thompson

Electra 7 mars 2022 - 8 h 35 min

Oui ! je veux revoir le film, j’ai adoré les adaptations ciné ! Ravie de voir que tu aimes ce cinéma

keisha 3 mars 2022 - 19 h 41 min

Lu, et j’espère trouver Maurice pour le (re)lire

Electra 7 mars 2022 - 8 h 35 min

Oui, je l’ai trouvé en occasion il y a deux ans je crois – j’ai mis du temps à ranger Howards End dans ma bibliothèque, trop contente de l’avoir relu

Athalie 5 mars 2022 - 9 h 38 min

J’ai lu Maurice il y a peu de temps, pour retrouver la plume si subtile de Forster. Pour ce titre, que j’avais bien apprécié, j’avais utilisé le terme de « circonvolutions » dans ma note, tant les personnages se tournent autour … Par contre, je n’ai aucune souvenir du secre…

Electra 7 mars 2022 - 8 h 36 min

ah bon ? moi si ! Et il m’est revenu très vite. Oui, circonvolutions est très adapté aux romans d’E.M Forster. Je pense relire un autre de ses romans en mai avec les beaux jours.

Passage à l'Est! 7 mars 2022 - 21 h 36 min

J’ai vu le film avant de lire le livre (des années après), mais qu’est-ce que j’ai aimé cette lecture et son écriture tellement subtile.
J’ai fini par devoir rendre le livre à la bibliothèque mais je l’aurais bien gardé. Il fera certainement partie de ma bibliothèque d’incontournables le jour où j’aurais plus de place pour avoir plus de livres à moi (mais j’aime aussi beaucoup mes bibliothèques municipales, même quand – et c’était le cas ici – les exemplaires disponibles ont déjà beaucoup vécu).

Electra 7 mars 2022 - 22 h 10 min

oui, je comprends, j’ai fini par acheter certains livres que j’ai découvert en bibliothèque mais certains ont disparu des rayons. Pour Forster, tu peux le relire sans souci, il n’a pris une ride 🙂

Mes échappées livresques 11 mars 2022 - 10 h 16 min

Jamais lu cet auteur mais j’ajoute ce titre sur ma liste de classiques à découvrir, ton billet est alléchant.

Electra 12 mars 2022 - 13 h 56 min

ah bon ? quelle erreur ! Bonne idée donc 😉

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