Parfois, je craque tout simplement à cause de la couverture d’un livre. Je l’ai vu à plusieurs reprises sur Instagram. Je ne connaissais pas l’autrice, Natalia Ginzburg. Un roman italien, une première !
Savez-vous qui était Natalia ? Parce que maintenant, je veux lire ses autres romans. Elle a publié ce roman en 1947, au lendemain de la guerre. Née en 1916, elle ne pouvait pas publier sous son nom à cause des lois anti-sémites. Elle a élevé cinq enfants et son mari est mort torturé par le gouvernement fasciste. L’autrice de douze livres et deux pièces de théâtre a réussi à se faire élire au parlement italien dans les années souciantes. Rien que ça, ça donne envie de la lire.
The Dry Heart commence et finit par la même phrase : « je lui ai tiré une balle entre les deux yeux« . La narratrice du roman est une jeune épouse, mère depuis peu. Depuis la naissance de son enfant, elle déprime. Son mari s’absente de plus en plus longtemps. Elle le soupçonne rapidement d’avoir une amante. Délaissée, seule, dépressive, la jeune femme tente de comprendre ce qui s’est passé pour que son couple périclite ainsi. Elle interroge le meilleur ami de son époux, et va même vouloir parler à la maîtresse de son époux.
Je ne suis pas fan des histoires d’amour, réussies ou ratées mais ici le style est implacable. Natalia Ginzburg joue sur le fil du rasoir. Le lecteur est plongé dans les pensées de cette épouse et quelle épopée. Ici pas de guimauve, de sentimentalité. On est directement dans la chair. Le cru.
I didn’t really like him,” she says, “and the only reason I was pleased to have him come and call on me was that he looked at me with such…sparkling eyes.
Elle a réussi à transformer le récit de la fin d’un mariage en un thriller psychologique. L’éditeur renchérit : pourquoi si peu de femmes passent à l’action ? Les critiques sont élogieuses (Zadie Smith et Tessa Hadley entre autres). Bon, vous l’aurez compris, je veux lire ses autres romans. C’est court, percutant, tellement bien écrit, maîtrisé du début à la fin. Que demander de plus ?
Et plusieurs de ses romans sont traduits en français dont celui-ci.
♥♥♥♥♥
Editions New Directions, È stato cosi, trad. Frances Frenaye, 88 pages
Photo by Bogdan Dada on Unsplash
11 commentaires
Moi aussi j »ai vu passer cette couverture, mais sans trop m’attacher à ce qu’elle cachait … Tu me donnes envie maintenant de découvrir ce que cette autrice a écrit, et pourquoi pas avec ce titre. A voir …
ah super ! Je pense que tu vas aimer, elle vaut vraiment le détour
Une autrice que tu me donnes grande envie de découvrir aussi !
Merci ! Je viens de finir Albert Black, grâce à toi 🙂 donc échanges de bons procédés 😉
Ma bibli en a (et en italien aussi). Tu l’as lu en anglais?
oui lu en anglais, mais elle écrivait en italien; Donc tu peux choisir la langue !
Natalia Ginzburg est une grande de la littérature italienne. Elsa Morante également. Si tu cherches une romancière plus jeune, je te conseille les romans de Milena Agus https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/01/11/milena-agus-le-desir-et-la-folie_854164_3260.html.
Nicole Garcia en a tiré un beau film avec Marion Cotillard.
J’ai la chance de les lire en vo.
Tu es chanceuse ! Je connais Milena Agus de nom. Et Elsa Morante aussi. J’ai lu une autre autrice italienne il y a quelques années mais j’ai oublié son nom (zut …) Du coup, je note ! Mais je vais me concentrer sur Natalia en premier.
Oh mais tu donnes terriblement envie de découvrir cette auteure… italienne de surcroit…
Oui ! et je lis tellement peu de romans italiens. Elle mérite le détour !
Très envie aussi de découvrir cette autrice suite à la lecture de ton billet. Je me suis notée le titre français.
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