Western Lane · Chetna Maroo

par Electra
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Ecosse – Gopi a 11 ans lorsque sa mère décède. La jeune fille joue au squash depuis longtemps, ses deux soeurs ainées également, entrainées par leur père. Ce dernier décide de se consacrer à sa dernière dont il croit déceler un certain talent, pour fuir le domicile, et le deuil de son épouse qui le ronge. L’ainée commence à prendre les rênes de la maison, et la maisonnée tient ainsi debout. Au centre sportif, la jeune Gopi tente de faire plaisir à son père en donnant son maximum. Elle croise ainsi la route d’un garçon, Ged, et dont la mère devient amie avec son père. Ces derniers les laissent parfois seuls pour aller fumer une cigarette loin du cours. Gopi et son père ne parlent jamais de l’absente, uniquement de jeu.  Gopie adore Ged mais elle sait que Ged étant blanc, il est hors de question d’en parler à sa famille pakistanaise.

She meant no one from our family, no one from Gujarati school, no one Pa visited. No one, she said would know that a white boy and I were playing sports together.

Le père pousse sa fille à jouer au-delà de ses capacités, pris dans sa propre douleur, il ne réalise pas ce qu’il impose à Gopi. Cette dernière le ressent en décrivant ainsi ce fardeau mental et physique d’être quelque chose qu’elle n’est pas.

La famille de Gopi est traditionaliste, les filles ne doivent pas se mélanger aux autres, et faire du sport n’est pas accepté. Mais son jeune oncle et son père, aiment le squash et la compétition. Le temps passe et la père sombre peu à peu dans la dépression. Les filles, elles, vont mieux de jour en jour. Ainsi, partent-elles en ville un jour s’amuser et revenir maquillées ne les dérange pas tant que ça. Mais la famille n’est pas loin, surtout leur tante qui veille à apporter nourriture et à donner des conseils au père. Comment un homme seul peut gérer trois filles ? Un jour, Pa annonce à Gopi que c’est trop dur pour lui, et qu’après une longue réflexion, il a été décidé qu’elle irait vivre chez son oncle et sa tante.

The children. The girls. Sometimes I look at them and I think they will eat me.

La jeune fille est horrifiée, quitter la maison, perde ses deux soeurs, ses repères. La tante refuse qu’elle continue le squash….

Un roman tendre qui gère avec subtilité le deuil d’un parent, les non-dits, le poids des traditions, et le fait de devoir grandir soudainement lorsqu’un parent décède. Gopi est touchante, dans sa relation avec ses soeurs et surtout avec son père. Dans une famille où l’on ne parle jamais de nos émotions, où l’absence pèse alors encore plus dans les conversations et les silences qui se veulent plus lourd. Comment une enfant de onze ans peut-elle gérer cela ?  Le roman l’aborde avec intelligence et pour un premier roman, tout est maîtrisé du début à la fin.

We began to recognize Ma’s presence in our hose, not through any experience of her – there was sound, or touch, or change in the air – but through the qualité of Pa’s attention.

Le roman de Chetna Maroo a été sélectionné pour le Booker Prize 2023 et le Women Prize 2024.

♥♥♥

Lu sur Kindle, éditions Picador, 2024, 176 pages

Photo de Siora Photography sur Unsplash

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4 commentaires

keisha 5 août 2024 - 7 h 44 min

Tiens oui au fait, le squash est-il une discipline olympique? ^_^

Electra 5 août 2024 - 8 h 45 min

Non, mais il le sera enfin aux prochains JO à Los Angeles 🙂

Marie-Claude 7 août 2024 - 17 h 42 min

Fort tentée, bien sûr. Une traduction à l’horizon, j’espère.

Electra 11 août 2024 - 16 h 51 min

J’espère aussi, je vais rarement du côté Pakistanais dans mes lectures ! Désolée, mais je souffle enfin, j’ai livré mon collège vendredi. Le travail n’est pas terminé, mais je souffle enfin !

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