Les lendemains qui chantent · ARNALDUR INDRIÐASON

par Electra
142 vues

Il était temps de retrouver ce cher Konrad et surtout la plume d’Arnaldur Indriðason. Et puis ce fut aussi l’occasion de retourner en Islande. Haletant et troublant comme l’annonce son éditeur français, ce nouvel opus ouvre à nouveau les pages de l’histoire islandaise et s’intéresse cette fois-ci à une page rarement étudiée : les réseaux d’espionnage soviétique sur l’île pendant la guerre froide.

L’histoire principale est celle de Pétur, ce teinturier sans histoire, père célibataire qui disparaît un soir. Les années passent, la police a conclu au suicide même si le corps n’a jamais été retrouvé. Konrad va régulièrement voir Ivan le fils. Son père faisait partie de l’équipe nationale de handball avant d’ouvrir cette blanchisserie avec l’un de ses anciens coéquipiers, Franklin. Ce dernier était parti vivre à l’étranger, mais son corps vient d’être retrouvé au bord du lac Hafravatn… Y-a-t-il un rapport entre la disparition de Pétur et la mort de Franklin ?

La police est chargée de l’enquête. C’est alors qu’un autre corps est retrouvé, c’est celui de Skafti. Le jeune homme avait disparu après avoir quitté une boîte de nuit il y a également une trentaine d’années. Son meurtrier avait été arrêté par Léo, le partenaire de Konrad à l’époque. Son meurtrier avait avoué après 2 jours de garde à vue. Mais les nouvelles analyses viennent mettre à mal les aveux du jeune homme et la presse s’empare de l’affaire. Le condamné qui est mort récemment, était en fait innocent. Toute l’attention se porte alors sur Léo qui part se cacher. Konrad décide de le retrouver. Comme d’habitude, Konrad s’allie les services de Marta, policière et Eyglo, son amie médium.

Konrad ignore à ce moment que les affaires sont toutes liées entre elles, et sa décision de venir enquêter va énerver pas mal de monde … Une fois ma lecture commencée, j’ai retrouvé avec plaisir l’univers du romancier islandais et la ténacité de Konrad, qui ose affronter les fantômes du passé. Le romancier a décidé d’ouvrir un nouveau chapitre, en parlant de la guerre froide. Les bases américaines installées en Islande étaient espionnées par des agents russes ou des agents islandais à la botte de l’URSS. Pétar en faisait-il partie ? Beaucoup de jeunes étudiants avaient manifestés contre « l’occupation » de leur pays par les USA et beaucoup avaient rejoint les rangs du parti communiste. Mais le Printemps de Prague et la Révolution de Velours avaient refroidi leurs ardeurs et beaucoup avaient fait chemin inverse. J’ai découvert que beaucoup d’étudiants islandais ont participé à des échanges de programme universitaires avec Moscou. J’ignorais tout ce pan de l’histoire et j’y ai trouvé beaucoup d’intérêt.

Vous l’aurez compris, une nouvelle fois, j’ai été prise dans la toile de l’araignée islandaise… Et contrairement à l’opus précédent, je ne pense pas qu’il soit essentiel d’avoir lu les romans précédents. Si Konrad parle une ou deux fois de son passé (sa mère a tué son père), c’est ici anecdotique. Arnaldur Indriðason mentionne aussi l’histoire de cette petite fille abusée sexuellement mais l’auteur revient sur les faits et décrit l’histoire de manière à ce que tout le monde puisse comprendre.  Je remercie l’éditeur pour son envoi. Je le lis religieusement chaque année et il arrive toujours à me passionner.

♥♥♥♥

Editions Métailié, Sæluríkið , trad. Eric Boury, 2024, 342 pages

 

Photo de Daiwei Lu sur Unsplash

Et pourquoi pas

6 commentaires

Kathel 10 février 2025 - 17 h 43 min

Je n’ai pas lu Arnaldur depuis quelques années, je ne sais donc plus trop où j’en suis de la série avec Konrad, mais je lirais volontiers cet opus qui semble très intéressant, avec toujours l’aspect historique…

Reply
Electra 11 février 2025 - 18 h 02 min

C’est le sixième avec Konrad, mais oui tu peux lire celui-ci sans avoir lu les autres !

Reply
Mingh 10 février 2025 - 18 h 16 min

Fidèle, forcément… Pressée de le lire. Merci pour ta présentation. Pour rester dans les neiges, je termine « Le Premier renne » d’Olivier Truc.

Reply
Electra 11 février 2025 - 18 h 03 min

J’adore la neige ! et j’habite au seul endroit où il ne neige jamais 😉

Reply
Fanja 10 février 2025 - 23 h 16 min

J’en suis restée aux Erlendur. Il faudrait que je découvre ce fameux Konrad aussi. Ça fait un moment que je n’ai pas fait un détour par l’Islande d’ailleurs. Ce serait l’occasion.

Reply
Electra 11 février 2025 - 18 h 04 min

Ma mère les a tous lu et me parle toujours d’Erlendur, mais je comprends, je l’ai vraiment aimé mais maintenant je me suis attachée à Konrad également. Pareil, je n’avais pas mis les pieds en Islande depuis longtemps !

Reply

Leave a Comment