De retour mais toujours en catimini .. j’ai réussi à emprunter plusieurs BD, mais du coup, j’oublie de les lire ! J’en ai quand même trois à vous présenter, ouf !
Le chantier – Fabien Grolleau & Clément Fabre
♥♥♥
J’avais repéré ce livre il y a plusieurs mois à la BM mais il a fallu attendre le déconfinement pour pouvoir mettre la main dessus. Pourquoi ce livre ? Parce que je travaille dans ce domaine, je ne suis pas architecte mais je les fais travailler et je travaille également avec les entreprises du BTP. Je représente un rôle majeur mais ici nous sommes dans un contexte : construire une maison pour des personnes privées. Flora est une toute jeune diplômée en architecture qui a réussi à trouver un emploi au sein du prestigieux cabinet du grand architecte El Rodrigo. Et comme tous les grands architectes, il est capricieux, talentueux, picaresque, un peu fou !
Et Flora Del Sol va devoir jongler non seulement avec ses attentes mais celle de la future propriétaire, qui a forcément des idées bien arrêtées, parfois totalement loufoques, irréalisables, mais le client est roi. Flora ne va pas lâcher et va construire sa première maison. Un peu coincée, timide, la jeune femme va devoir apprendre à sortir ses griffes et rappelons que les architectes doivent également suivre le chantier. Car après le dessin, vient la réalisation et là il faut jongler avec les entreprises du BTP…
Forcément, ça me parle et j’ai souri en reconnaissant plusieurs situations évoquées. Le dessin est vraiment agréable, comme les couleurs, les personnages sont bien travaillés et attachants, même lorsqu’ils sont pétris de défaut. Un bon moment de lecture. Et qui peut faire réfléchir si vos ados ont des envies d’architecture …
Editions Marabulle, 2018, 128 pages
Mimosa, les choses changent, c’est énervant – Catmalou & Edith
♥♥
Ce n’est pas la faute à ce livre, mais je viens de finir de relire un album de Mafalda (que j’aime ♥) et malheureusement je pense que du coup, Mimosa, en a pris un coup…
Mimosa est une petite fille pleine de répartie, son cerveau bouillonne et elle pose plein de questions, de vraies préoccupations existentielles, qui passe de l’enfance à l’âge adulte et qui forcément trouble sa mère. Oui, vous avez compris – impossible de ne pas comparer avec Mafalda. Pourtant, les deux enfants sont différentes. Mimosa observe, réfléchit et s’inquiète pour ses parents. Non, là encore on retombe sur Mafalda ….
Le père de Mimosa est dessinateur et rockeur à ses heures, ce qui perturbe beaucoup l’enfant car les « rockeurs sont souvent alcooliques » et puis elle se permet de juger souvent du comportement de sa mère, qui rechigne à faire le ménage. Alors que Mafalda trouve triste de voir sa mère réduite à ces tâches ingrates…Autre différence, Mimosa est fille unique, à un vieux chat Jean-Louis qu’elle déteste, elle aime les bonnets (bon là j’avoue j’adore), et réussit, dans certains strips à vous faire rire ou à vous interroger. Si on utilise le verbe « mûrir » pour un enfant, doit-on utiliser « pourrir » pour un adulte ?
Bon, si Mafalda a des avis déjà bien tranchés sur le communisme, la guerre, l’Etat .. ici non. Mais sinon, j’ai adoré le dessin, là j’avoue que j’adore sa bouille, la multitude de ses bonnets et la neige ! Edith a fait un boulot magnifique. Il fait 33 degrés et je rêve devant cette neige …. Bref, si vous n’avez pas lu Mafalda, lancez-vous…
Editions Soleil, 2019, 106 pages
Emmett Till, derniers jours d’une courte vie – Arnaud Floch
♥♥(♥)
Mon avis concerne uniquement la BD, l’histoire d’Emmett Till est malheureusement une histoire vraie qui a marqué l’histoire américaine, et qui lors des derniers évènements suite au meurtre de George Floyd a de nouveau ressurgi. Le nom vous parle peut-être, ici l’auteur décide de raconter les sept derniers jours de la vie d’Emmett.
Nous sommes en 1955, en août, dans le Mississippi. Moïse est venu chercher à la gare de Money son petit-neveu, Emmett. Le garçon a 14 ans et vit à Chicago dans le Nord. Le jeune homme est ravi de revoir sa famille et se fait rapidement de nombreux copains. Mais Emmett a grandi dans le Nord, et malgré la mise en garde de Moïse, il n’a pas réalisé à quel point la ségrégation est forte à Money. Il y a des règles à respecter. Et le garçon les méprise. On le comprend. Différentes versions s’opposent sur la querelle qui aurait eu lieu dans un drugstore de la ville, mais le résultat sera terrifiant … Emmett va le payer de sa vie. Sa mort va choquer l’Amérique, sans doute parce que sa mère refusera de fermer le cercueil et laissera les journalistes prendre en photo son fils. …
Si l’histoire est évidemment éprouvante mais aussi essentielle, et doit être connue, j’attendais beaucoup de son adaptation graphique. Formidable moyen d’apprentissage pour un public jeune, du même âge qu’Emmett. Mais j’ai été déçue, j’ai trouvé l’histoire un peu linéaire, les personnages – j’avais du mal à différencier les personnages adultes des adolescents. J’ai trouvé l’ensemble brouillon. Bon, c’était encore en plein confinement, et je n’avais pas l’esprit à ça (c’était avant George Floyd).
Editions Sarbacane, 2015, 80 pages
11 commentaires
Emmett Till est sur ma liste d’emprunts depuis sa sortie. Malgré ton bémol, je tenterais peut-être sans en faire une priorité du coup.
oui tu connaîtras du coup bien mieux l’histoire, je ne sais pas, je suis passée totalement à côté ! mais il vaut le détour
Pour aller plus loin et « compenser » la déception de l’adaptation graphique, toi qui es amatrice de non-fiction, je ne peux que te recommander chaudement l’essai de Timothy B. Tyson , The Blood of Emmett Till, même si tu connais déjà bien le dossier.
je le note ! j’ai vu un documentaire mais je suis toujours partante pour en savoir plus ! Merci
Je n’en retiens qu’un et tu te doute bien lequel c’est!
ben non LOL en fait je doute.. le premier ? ou le dernier ? je ne peux pas penser que tu retiens le deuxième quoique .. vu le dessin et l’âge de l’enfant, je ne sais plus !
Dommage pour Emmet Till… ça a aussi le don de m’énerver quand je n’arrive pas à différencier les personnages.. Mais je la garde sous le coude pour un emprunt à la biblio.
Oui et puis c’était peut-être moi qui n’avait pas les yeux en face des trous ! mais ça permet de comprendre ce qui s’est passé. J’ai lu un article récent où la prétendue victime revenait sur son témoignage plus de 40 ans après les faits …
Ça devait être intéressant !
Emmett Till avait été une lecture marquante pour moi…!
tant mieux ! je connaissais l’histoire depuis fort longtemps, et cela a peut-être ajouté à impression générale
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