Real Estate · Deborah Levy

par Electra
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J’ai découvert Deborah Levy en novembre 2019, après avoir acheté à l’université de Québec les deux premiers volets de sa trilogie. D’abord avec Things I don’t want to know puis The Cost of Living.  Je me suis précipitée sur le dernier volet et j’ai encore une fois adoré !

Cette « Living Autobiography » vaut vraiment le détour. Dans ce dernier opus, l’auteure sud-africaine, anglaise d’adoption, revient sur les dernières années de sa vie et son rapport aux choses matérielles. Divorcée, elle raconte dans The Cost of Living, la vente de sa maison et la vie dans son nouvel appartement avec ses filles. Désormais, à la veille de son soixantième anniversaire, sa dernière fille va quitter l’appartement pour ses études. Elle va se retrouver seule. Deborah Levy rêve d’une maison, avec de l’eau, une rivière, une barque, des fleurs. N’avons-nous pas tous en tête ce genre de rêve ? La maison idéale ?

Et est-ce vraiment ce que l’on cherche dans la vie ? Ou ce qu’on laisse après notre mort ? Une propriété (real estate) ? Deborah apprend alors qu’elle a été acceptée pour une résidence à Paris pendant 9 mois. La voici à déambuler dans les rues parisiennes, à découvrir les joies de la nourriture française, sa frustration de ne pas pouvoir parler notre langue, et ses rencontres avec ses amis dont son meilleur ami qui doute de son propre mariage.

Three bicycles. Seven ghosts. A crumbling apartment block on the hill. Fame. Tenderness. The statue of Peter Pan. Silk. Melancholy. The banana tree. A Pandemic. A love story.’

J’ai toujours autant l’impression d’être assise en face d’elle, un verre de vin à la main, et nous échangeons sur la vie, le passé, ses réussites et ses échecs. J’aime son naturel, ses questionnements, la manière dont elle s’interroge et la manière dont elle fait fi des on-dits.

Elle parle aussi de son métier d’écrivain, et des personnages féminins en général. Ce qu’on attend d’elles, généralement une femme doit être aimable. Pourquoi ? Un personnage féminin désespéré ou triste ne serait-il plus aimable ? Alors qu’on croule sous les romans d’hommes dépressifs, alcooliques … (hein Jérôme !).  Deborah nous embarque ensuite en Inde où elle partage à nouveau ses réflexions sur les femmes en général. C’est passionnant.

Au final, que met-on dans cette maison idéale ? J’avoue j’y ai réfléchi également. J’ai évidemment eu un pincement au coeur en terminant l’ouvrage, c’est le dernier. Maintenant, ses romans m’attendent. Mais si un jour, j’ai la chance de rencontrer Deborah Levy je lui dirais merci pour ses pensées à voix haute.

I began to wonder what myself and all unwritten and unseen women would possess in their property portfolios at the end of their lives. Literally, her physical property and possessions, and then everything else she valued, though it might not be valued by society. What might she claim, own, discard and bequeath? Or is she the real estate, owned by patriarchy? In this sense, Real Estate is a tricky business. We rent it and buy it, sell and inherit it – but we must also knock it down.’

♥♥♥♥♥

Editions Hamish Hamilton, 2021, 304 pages

Photo by Jenny Ueberberg on Unsplash

Et pourquoi pas

14 commentaires

keisha 29 juin 2021 - 9 h 02 min

Les deux premiers sont disponibles à la bibli, donc….

Electra 29 juin 2021 - 13 h 50 min

y a plus qu’à ! et ils se lisent vite en plus 🙂 avec un bon café à la main

Mes échappées livresques 29 juin 2021 - 9 h 43 min

Une auteure qui m’intrigue fortement avec cette trilogie.

Electra 29 juin 2021 - 13 h 50 min

Elle te plaira, j’aime son regard sur elle-même, le métier d’écrivain – et son écriture, bref un vrai moment qui va me manquer du coup !

uneviedevantsoi 29 juin 2021 - 10 h 02 min

Misère tu donnes envie, quelle chance ! J’ai tellement hâte de lire ce dernier opus. Mais comme tu dis, dommage que cette trilogie se termine.

Electra 29 juin 2021 - 13 h 51 min

Oui, finalement tu auras le plaisir de la finir après moi ! Maintenant, je peux attaquer ses romans 😉

Fanny 1 juillet 2021 - 10 h 13 min

Je n’ai lu que son premier tome que j’ai beaucoup aimé!

Electra 1 juillet 2021 - 11 h 24 min

chanceuse ! tu vas aimer les deux prochains du coup 🙂

mingh 2 juillet 2021 - 17 h 38 min

Il y a longtemps que son nom est inscrit sur mes tablettes ! Il me reste à commencer à la lire, sûrement pendant l’été.

Electra 2 juillet 2021 - 22 h 25 min

Chanceuse ! Un vrai bonheur que de passer quelques heures en sa compagnie 🙂

Marie-Claude 3 juillet 2021 - 6 h 48 min

Les deux premiers tomes sont dans la bibliothèque chez Maud! Je pense aller les prendre, mais chut! Elle vient de terminer le dernier tome. À force de me mordre les doigts de ne pas lire en anglais, il ne me reste que des petites jointures. Et si, comme projet, j’apprenais enfin l’anglais pour de vrai?! Peut-être pas, compte tenu de mon budget livres qui va tripler, avec toutes ces tentations et ces si belles couvertures!

Electra 5 juillet 2021 - 9 h 29 min

si tu as les deux tomes chez Maud, tu peux lui piquer !! Je pense que tu comprends suffisamment l’anglais pour lire Deborah Levy 😉 tu peux tenter le coup, non ? et oui, je te confirme que ton budget va tripler, le mien en souffre mais de jolies couvertures, comment dire non ???

Eva 26 juillet 2021 - 16 h 29 min

Très envie de lire ce 3e volume après avoir apprécié les deux premiers ! j’attends sa parution en français !

Electra 26 juillet 2021 - 17 h 39 min

oui, tu vas aimer ! même si c’est triste de savoir que c’est le dernier 🙂
à relire avec plaisir !

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