Je ne connaissais pas Charlotte Link, et j’ai même cru qu’elle était Anglaise puisque ses romans se déroulent dans le nord de l’Angleterre. Elle est allemande. Ce polar m’aura permis de remettre les étriers après une longue pause lecture (avec cependant une exception pendant mon road trip).
Si je suis à présent sûre d’une chose, c’est que lorsque je traverse une période désertique en matière de lecture, le polar est la solution parfaite pour reprendre pied. Et souvent un pavé. J’avais conseillé à ma mère d’emprunter ce roman, d’une part parce qu’elle est férue de polar, et d’autre part parce que j’aime cette maison d’édition, Les Presses de la Cité. Finalement, je lui ai piqué à mon retour de congé et je l’ai lu en moins de trois jours. Parfois on a envie de s’immerser pendant des semaines dans un roman, parfois on préfère le lire très vite. C’est souvent le cas avec les polars.
Si je retiens quelques bémols de cette lecture, je tiens à dire que j’ai beaucoup aimé l’idée – l’intrigue et les quelques rebondissements. L’inspecteur Kate Linville, de Scotland Yard est de retour à Scarborough, dans le Nord du pays, pour vendre la maison de ses défunts parents. Elle loge dans un bed&breakfast quand elle apprend que le corps de la jeune Saskia Morris, 14 ans, vient d’être découvert. Trois ans plus tôt, Hannah Caswell, qui débute le roman, avait également disparu mystérieusement. C’est alors le tour de la fille du propriétaire du Bed&Breakfast de manquer à l’appel.. Kate Linville, qui ne peut pas enquêter officiellement, accepte pourtant d’aider la famille, terrorisée …
Si j’ai vraiment aimé l’intrigue policière, j’ai beaucoup moins aimé ce qui l’entoure. Mais c’est sans doute ma faute, l’héroïne a déjà fait l’objet (sans doute) de plusieurs romans, dont un détaillant l’assassinat de son père et l’enquêteur Caleb Hale, à nouveau présent dans cet opus. Les sentiments amoureux, contradictoires de la policière m’ont intrigué mais ensuite un peu ennuyé pour tout dire. J’ai trouvé cela osé de décrire un policier, alcoolisé, maintenu sur son poste alors que tout le monde peut sentir son haleine..
Ce qui m’a, en fait, le plus perturbé, c’est le choix de la romancière de placer son roman, en Angleterre et de parler d’adolescents et de réseaux sociaux (WhatsApp) tout en oubliant totalement le contexte : l’Angleterre est l’un des pays où le nombre de caméras de surveillance est le plus important. Pourtant, les disparitions se passent dans des lieux très fréquentés (parking d’un supermarché en plein jour) et aucune caméra, ni sur le parking, ni dans les rues adjacentes, n’est utilisée pour mener l’enquête. Aujourd’hui, il est impensable que les policiers (surtout Anglais) ne fassent pas appel aux caméras de surveillance, pas uniquement celles de la ville mais celles de tous les commerces. Ce qui m’a énervé, puisque deux disparitions se succèdent l’une à l’autre, et jamais les inspecteurs n’ont l’idée de regarder les images …Autre gros point faible : dans le roman, il y a donc l’utilisation des réseaux sociaux, on peut donc situer le roman dans les années 2010 et plus (il a été publié en 2018) or à un moment clé, le détective trouve un dépliant avec l’emplacement dessinée d’une maison, et l’autrice de dire qu’il « essayait de décrire au mieux au téléphone l’endroit » .. Quoi ? Tous les policiers sont équipés de téléphone pouvant prendre et recevoir des photos. Pourquoi ne pas prendre une photo du dépliant ?
Si vous me connaissez, vous savez que je suis férue de séries policières, et ces petites erreurs m’ont en effet bien titillée. Reste que l’autrice sait donner de l’épaisseur à ses personnages et que j’ai beaucoup aimé le personnage de l’adolescente. Et l’intrigue policière m’a plu.
L’avez-vous déjà lu ? Je vois que les Presses de la Cité ont traduit tous ses précédents romans (14!). Le livre reçoit de bonnes critiques et est paru également en format Poche.
♥♥♥
Editions Presses de la Cité, trad. Corinna Gepner, Die Suche, 2020, 463 pages
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10 commentaires
Effectivement, ces erreurs sont étonnantes… L’éditeur d’origine a laissé passer, apparemment.
Mais sinon, pourquoi pas, si je le croise.. Contrairement à toi, je connais peu cette maison d’édition.
Oui, je suis pointilleuse car férue de séries policières et je venais justement de voir une enquête. Mais l’intrigue est vraiment bien travaillée et on a envie de savoir ce qui arrive à ces gamines
Je l’ai abandonné au bout de quelques pages seulement, je n’ai pas du tout aimé l’écriture. Et les bémols que tu soulèves quant au contenu confirment (malheureusement) que j’ai bien fait…
Heureuse de te lire par contre, j’espère que tu pourras revenir par ici plus souvent ces prochaines semaines.
ah zut ! Moi le style ne m’a pas gêné – ce n’est pas excellent, mais c’est assez fluide et sans faute LOL
Pour ta remarque, j’ai déjà trois billets de planifiés et je relis presque normalement, donc on y croit
Etonnant en effet. Maintenant les policiers regardent les vidéos, pistent les téléphones, etc.
Oui ! Elle aurait pu choisir de placer son roman dans les années 90 ou avant, mais là elles parlent des ados et des réseaux sociaux donc non, je ne pouvais pas passer ça sous silence ! Je crois qu’on aurait d’ailleurs tous le même réflexe si une ado disparaissait : caméras de surveille et téléphones ….
Je craignais, noyé que je suis déjà, que ton retour me voie emporté par une nouvelle vague de tentations… Je suis soulagé, ça ne sera toujours pas avec ce roman-là.
Tu nous parleras un peu de ton road-trip ?
Attends un peu, j’ai lu deux livres qui devraient te pousser à craquer LOL
J’en parle bientôt sur le blog 🙂
Pour le road-trip, pourquoi pas ? j’ai visité la plus grande librairie indépendante au monde, ça peut faire l’objet d’un article et de quelques photos
Jamais lu cette autrice et la découverte ne me tente pas au vu de ton ressenti qui semble partagé.
oui, je pense que tu peux passer ton tour 🙂
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