C’est en écoutant l’une de mes vlogueuses préférées (Anglaise), qui parlait de son énorme coup de coeur pour ce roman que j’ai eu envie de lire Kala. Très vite, je voyais cette couverture blanche et rouge, et le nom de Kala un peu partout. J’ai fini par craquer. J’avais un peu peur de me lancer, car ayant repris à lire en 2024 après un très long blocage, je préfère les romans d’environ 300 pages, ici on est proche des 500. Mais la curiosité l’a emportée. Et surtout savoir que Donna Tartt l’a trouvé spectaculaire, cela a suffit pour me convaincre.
Et voici, sans doute, le roman (avec l’autre roman sud-coréen, allez voir mon bilan) qui m’a le plus marqué en 2024. J’ai pleuré à la fin et surtout ces personnages continuent de me hanter. Et en plus j’ai découvert un nouvel auteur irlandais formidable : Colin Walsh dont la plume et le maîtrise de l’histoire m’ont impressionnée. Je me souviendrais toujours de la première phase, la première scène, que j’ai visualisée plusieurs fois depuis dans ma tête :
We’re perched on our bikes at the top of the hill. There’s a turning melt of sky above us. The town’s glittering below. We’re fifteen and it’s the summer of our lives so Kinlough is gathering itself up into the moment with us – the whole town’s pure responsive to our energies. (..) We are the girls : Kala, Aoife, Helen. We are the boys : Aidan, Joe, Mush.
Le lendemain, la police locale publie cet appel : Katherine « Kala » Lanann, disparue le 3 novembre 2003, née en 1988, âge 15 ans, taille 1m63, cheveux noirs, yeux marrons. Kala a disparu.
L’histoire reprend à l’été 2018, 15 ans ont passé. Un matin, des restes humains sont découverts au bord du lac où un immense projet immobilier prend forme.
Helen s’est installée au Canada et est de retour à Kinlough pour le mariage de sa tante. Mush y vit toujours, travaille dans le café de sa mère et cache son visage mutilé aux clients. Joe est devenue une star de la musique et revient exceptionnellement dans sa ville natale et donne des concerts dans les bars locaux. Aidan est mort. Aoife s’est installée dans une autre ville.
La découverte de ces restes humains va provoquer les retrouvailles de ces trois anciens amis, Mush, Joe et Helen. Que dire ? A chaque chapitre, un des personnages prend la parole. Qu’est-il arrivé à Kala, Aidan et Mush ? Pourquoi leur amitié a-t-elle explosé après la disparition de Kala ? Comment vit-on quand on est ado dans une petite ville de la côte ouest de l’Irlande en 2003 ?
J’avoue, au tout début, j’avais un peu peur de ne pas accrocher. Un roman dramatique, mais aussi un thriller, et un roman sur le passage à la vie adulte, et puis j’ai été rapidement happée par la vie de ces adolescents. Et chacun prend la parole et confie ses secrets les plus cachés, les sentiments et les craintes qu’ils cachaient à l’époque. Leurs retrouvailles vont provoquer une réaction en chaîne et le rythme s’accélère et la tension monte. Et me voilà totalement emportée par leurs histoires et complètement accro. J’ai eu très vite énormément d’affection pour Mush, mais aussi Joe – les hommes qui n’ont pas le droit d’exprimer la moindre émotion et Helen également enfermée dans son caractère qui la fait passer pour hautaine et froide. Dans cette ville, qui étouffe par ses secrets, le pardon, le désespoir et la rédemption viennent bousculer les personnages.
J’ai vite deviné que deux personnages secondaires avaient disparu, même si les personnages principaux sont trop occupés, entre leurs retrouvailles et la préparation du mariage pour le remarquer. De nouvelles disparitions, et le mystère qui continue d’entourer Kala. Mais peu à peu, le mur se fissure et la vérité finira par sortir. Je n’ai rien vu venir. J’ai adoré ce roman. Il m’a procuré toute une panoplie d’émotions. Il y a aussi Kala, impossible de ne pas s’attacher à cette jeune fille perdue. Mes larmes, je les ai versées pour eux tous, mais surtout pour Kala en apprenant la vérité.
Chaque jour, j’avais envie de les retrouver, mes pauses au travail leur étaient consacrés. J’avais envie de connaître leur histoire, leur passé mais aussi le présent car les événements dramatiques s’enchaînent. Et en plaçant l’histoire en 2003, il nous fait revivre toute une époque. Tout y est. Le style est incroyable et surtout son talent pour créer des personnages qui semblent sortir du livre et vous accompagner à chaque lecture, assis à vos côtés et vous pouvez entendre leur voix.
Down the hill, Kinlough is quivering in the light. Ropes of heat turn in the distance, and it looks like a tide from which one thing rises to the surface, now another. The sunflash of distant cars. The sounds of nearby laughter. The birds changing formation in the soaring quiet. There’s a turning melt of sky above us. The town glittering below. This is where I saw Mush and Kala pedalling towards the near of the roar of the road, for ever ahead. We are perched on our bikes at the top of the hill. And they are not.
Incroyable. Une claque. Un pur bijou. Mes larmes sont mes remerciements à Colin Walsh. Je suis certaine qu’un éditeur français travaille à traduire ce roman.
♥♥♥♥♥
Editions Atlantic Books, 2024, 456 pages
Photo de Francesco Dondi sur Unsplash
3 commentaires
Je crois que je n’ai jamais lu un auteur irlandais, je n’ai jamais été attirée (c’est la même chose pour les films qui se passent dans le pays). Mais là, tu pourrais bien me convaincre ! Merci d’avoir parlé de ce roman.
ah amusant, moi c’est l’Inde, je ne lis aucun livre ni ne voit aucun film de ce pays. Bon, j’adore l’Irlande (mais bon on a les mêmes racines celtes) mais je comprends ta réaction qui peut paraître étrange aux autres. Sinon, j’aime tellement ce roman et ses personnages, j’espère que si un jour tu dois lire un roman irlandais, tu choisiras celui-ci !
Grrr, il n’est pas traduit !