Paul a un travail d’été de Michel Rabagliati
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La fin approche, me voilà avec mon sixième Paul dans les mains. Michel Rabagliati aura réussi son pari de nous raconter sa vie au Québec – de son enfance à l’âge adulte. Et puis moi, cette lecture a un côté bonbon : hâte de retrouver l’accent et le parler québécois après mes vacances estivales ! Écrit en 2002, cet opus raconte le premier job d’été de Paul.
Apprenti-typographe peu glorieux, Paul est ravi de se voir proposer un poste d’animateur pour un centre de vacances dirigé par un ami. Sans aucune expérience dans le domaine, il est ravi de partir en camp d’été, dont il garde de très bons souvenirs (il était scout). Mais les premiers jours sont très durs, fort heureusement, avec l’aide des autres moniteurs, il va pourtant peu à peu trouver du plaisir à son nouveau métier et connaître ses premiers émois amoureux.
Que dire ? Les fans absolus de Paul seront ravis de le retrouver – ce qui fut mon cas. Je l’ai préféré à d’autres – il faut dire que l’auteur sait retranscrire les émotions des enfants, leurs peurs et même Paul a lui aussi pas mal peur ! On s’amuse bien en sa compagnie. Et puis on se reconnaît tous un peu dans ces jeunes (moniteurs et/ou enfants) même si je n’ai jamais été en camp (volontairement). Enfin, j’ai retrouvé l’accent chantant et les expressions québécoises qui désormais, ne sont plus un secret pour moi !
L’amour triomphe toujours de Voutch
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Dois-je encore présenter Voutch ? En apercevant son nom, je n’ai pas pu résister. Ce type est un génie et sait comment faire mouche à chaque fois. Son humour marche très bien sur moi, surtout ses blagues sur les médecins.
Une collègue possède plusieurs cartes postales de lui et j’adorerais en avoir également !
Si vous ne connaissez pas son œuvre, laissez-vous surprendre ! Les dessins d’humour féroce de Voutch mettent en scène des dirigeants stupides, des chefs d’entreprise psychopathes, des médecins cyniques (mes préférés) des couples mal assortis, des hommes d’affaires goguenards, des petits bourgeois auto-centrés (comme ici), des jeunes et des vieux. J’adore le regard qu’il porte sur la société et son coup de pinceau, si personnel.
Et ce choix de dessiner des corps humains longs dotés d’un nez, on dirait un bec.
Les cahiers d’Esther – histoires de mes dix ans de Riad Sattouf
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Est-ce encore de ma faute ? Je ne connaissais pas les cahiers d’Esther (je ne lis pas le Nouvel Obs) avant la parution de ce recueil (52 histoires) cette année. Je connais Riad Sattouf après avoir lu L’Arabe du Futur (dont le troisième opus sort le 6 octobre prochain).
Esther a 9 ans, bientôt 10. La jeune fille raconte une journée type à l’école, ses amitiés, ses amours, son père et son frère, ado, avec qui elle partage d’une chambre. Esther rêve d’être une chanteuse et d’avoir un jour un iPhone 6. Je ne sais pas si c’est le fait que ces parutions, normalement hebdomadaires, sont ici condensées mais j’avoue que je me suis lassée assez vite du récit des envies de la jeune Esther. Car il faut l’avouer, les rêves d’Esther sont toujours les mêmes et ils reviennent sans cesse. J’aurais aimé que l’auteur explore plus le champ familial (particulièrement avec le frère ainé âgé de 14 ans) et délaisse un peu les obsessions de l’héroïne pour l’iPhone.
J’ai aussi trouvé assez caricatural la vision du dessinateur sur les différences entre école privée (où est scolarisée Esther) et publique : riches / pauvres où tous les garçons ont des coupes de cheveux de footballer et sont tous « relous » et d’origine modeste. Et dans son école privée, les enfants d’origine modeste sont noirs (comme la copine d’Esther, Cassandre) et d’une famille monoparentale brisée ou alors sont les souffre-douleurs, comme Mitchell qui porte en permanence les mêmes vêtements.
J’espère que cette version assez réductrice de la société française et de ses enfants n’est que le reflet des idées de Sattouf.
Évidemment, le talent de Riad Sattouf fait quand même mouche – plus particulièrement quand il porte son regard sur le monde d’aujourd’hui, celui des adultes. J’en arrive à me demander quelle est la raison qui pousse le dessinateur à faire porter ses histoires uniquement par des enfants quand les sujets qu’il traite sont ceux d’adultes ?
Mon autre souci, c’est sans doute que je ne me suis pas attachée à Esther, ni reconnue (suis-je trop vieille pour cela ?). J’ai souri à plusieurs reprises mais aucun emballement.
Éditions Allary, 56 pages, 2016
16 commentaires
Voutch, je suis fan en particulier pour les albums jeunesse. Pour moi, La petite grenouille qui avait mal aux oreilles ou Le roi de la grande savane sont de vrais régals !
Oui ! un talent .. moi j’aime bien lorsqu’il décrit le monde de l’entreprise 😉
Je ne connaissais pas Voutch mais les dessins que tu as mis sont extra!
Alors emprunte ses BD à la bibli ! Il est très prolixe. Contente de te l’avoir fait découvrir !
Voutch, c’est du bonheur!
Pour Esther, peut être fallait-il justement une parution hebdomadaire et pas tout d’un coup?
OH oui, c’est le bon mot : bonheur !
Pour Esther, oui le formation hebdomadaire était sans doute plus approprié car là on a vraiment le souci de la redondance .
J’adore Voutch !!!
Contente de voir qu’il a tant de fans !
Tu me donnes envie de retrouver Paul !
Alors fonce !
Tu parles de la bibliothèque de la Manu ? Je n’y suis encore jamais allée, ce n’est pas trop mon quartier. Elle doit être bien fournie en bd avec maintenant Maison Fumetti.
Tu me donnes très envie de découvrir Paul ! Et je note précieusement le T3 de l’Arabe du Futur, que j’adore.
Allez, je file maintenant à Hermeland, ils viennent aussi de réouvrir ! Quel bonheur ces bibliothèques…
Oui quel bonheur ! La Manu. Leur expo était sympa
Les cahiers d’Esther me tente pas mal 🙂
Pourquoi pas ?
Paul et Esther, ça me va (tu as eu du mal avec elle mais perso je l’adore cette gamine 😉 ).
Désolée ! je dis juste que c’est redondant de lire en une fois la même sempiternelle plaidoirie pour un iPhone 😉
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