Monsieur Désire ? – HUBERT et V.AUGUSTIN
♥♥♥
Dans l’Angleterre victorienne, Lisbeth, une domestique plutôt discrète, vient d’entrer au service d’Édouard, un noble irritant de suffisance, provocateur et blasé. Habitué à choquer son entourage par le récit de ses frasques sexuelles, ce jeune dandy découvre en sa nouvelle servante quelqu’un de moins docile et impressionnable qu’il ne le croyait. Face à ses piques, celle-ci reste imperturbable, ne répondant que par un regard empreint de compassion sincère. Entre les deux, malgré leurs disparités sociales, une étrange complicité va naître au gré de joutes verbales plus ou moins intenses. De servante, Lisbeth va devenir confidente. Non sans éveiller quelques jalousies chez les autres domestiques…
L’histoire m’a fait penser quelque peu à Jane Eyre mais ici ce sont les frasques sexuelles du Lord que la jeune servante doit écouter (et nous regarder). Dépucelé très jeune, le jeune Lord est devenu obsédé de la chose et personne ne doit lui résister, quelque soit son rang social ou son sexe. Mais il est seul, terriblement seul et se noie dans l’alcool. Bientôt, il s’attache à cette servante, laide, mais douce et toujours présente pour panser ses plaies. Mais à l’époque, ce genre de rapports est très sévèrement condamné et la jeune femme sait que ses jours à son service sont comptés.
Malgré le sujet, j’ai bien aimé ma lecture, la plume est très belle et l’auteur se fait un plaisir de démontrer les rapports de classes qui existent à cette époque en Angleterre.
Le dessin de Virginie Augustin m’a plu (même s’il ne m’a pas totalement charmé) et à la fin de l’album, Hubert décrit en détail le contexte social, économique et religieux de l’époque avec les droits (presque inexistants) de la gente féminine de l’époque. Une longue interview est disponible ici. Enfin, lisez bien jusqu’à la dernière page pour connaître le destin de Lisbeth ! A ce sujet, j’ai trouvé la fin un peu trop abrupte et j’aurais bien aimé une suite …
Pour les curieux, plusieurs planches du livre sont disponibles ici.
Editions Glénat, 2016, 127 pages
Jean Doux et le mystère de la Disquette molle – Philippe VALETTE
♥♥♥♥
L’histoire se déroule dans une petite entreprise spécialisée dans les broyeuses à papier qui vient de se faire racheter, le matin même, par un gros concurrent. L’aventure commence lorsque Jean Doux fait cette découverte mystérieuse : une mallette contenant une disquette molle dans le faux-plafond du débarras. Après avoir mis sa collègue dans la confidence à la cantine, ils décident d’enquêter.
Une lecture vraiment à part. L’auteur s’est donné grand joie à nous raconter cette histoire qui nous fait plonger dans du réalisme magique autour de cette fameuse disquette molle. Les voici partis à la découverte de l’histoire de cette disquette et de son mystérieux destin : finir dans un faux-plafond dans un débarras, qui fut en fait le bureau d’un ancien employé disparu dans des conditions étranges… Quelques semaines après ma lecture, j’en garde un bon souvenir et j’ai finalement beaucoup aimé le dessin que j’ai trouvé très rafraichissant. Si vous aimez être décontenancé, alors n’hésitez pas !
Editions Delcourt, 2017, 304 pages
Les soeurs Fox (tome 1) – P. CHARLOT et G. CHARLET
♥♥♥♥
Une nuit de 1848, dans une petite ferme réputée hantée de Hydesville, Margaret et Kate, les filles du pasteur Fox, établissent un contact avec un supposé « esprit ». Vite colportés, les « évènements de Hydesville » donnent naissance à un véritable phénomène de société. De tous côtés, on afflue pour tenter de converser avec ses morts. Les soeurs Fox s’emploient à faire le bien autour d’elles et n’osent avouer qu’il s’agit d’une supercherie. Mais en est-ce vraiment une ? Devant certains éléments troublants, même les soeurs Fox doutent..
J’ai dorénavant envie de connaître la suite ! J’ai aimé l’histoire même si je la trouve parfois un trop linéaire, et pourtant ici il s’agit de fantômes. Les deux soeurs vont devenir rapidement célèbres et à l’époque, leurs pouvoirs surnaturels vont attirer toutes sortes de curieux mais également la réprobation ferme de l’église toute puissante. Bientôt la famille est menacée et le jeu tourne au désastre. J’ai eu un véritable coup de coeur pour le coup de crayon. Les visages sont expressifs et le dessin très agréable.
Editions Bamboo, 2017, 48 pages
En Une, un de mes auteurs BD préférés de tous les temps, je vous laisse deviner !
20 commentaires
J’ai également adoré Jean Doux et l’originalité de son histoire!
Oui, une lecture décalée comme je les aime ! 🙂
Je lis aussi pas mal de bD mais j’en parle rarement (pourtant les coups de coeur existent)
Dommage ! j’aime lire les billets BD de Jérôme ou Fanny ça me donne des idées ! Je les regroupe cependant car un billet par BD c’est trop
Je veux liés Les Sœur Fox! Ça a l’air terrible!
Et qui est cet auteur?
Moi je veux lire la suite ! Philippe CHARLOT et Grégory CHARLET sont les auteurs. P.CHARLOT a écrit aussi la série Le Train des Orphelins 😉
Inconnu pour moi! Je note pour une prochaine virée! ( Je parle d’Un Élément perturbateur sur mon blog)
oh il faut que j’aille voir ça !!
*lire
j’avais compris 😉
Je n’aime pas avoir de coquille
pareil pour moi, je fais souvent des coquilles dans les commentaires, trop rapide 😉
Ah ! Bill Watterson!!!!! ❤️ Je parle rarement des BD que je lis, je sais que j’ai tort, mais c’est avant tout parce que je suis peu compétente pour parler des techniques graphiques…
Oui ! Bill j’en parle car Jérôme et Fanny en parlent. Je pense que l’histoire est ce qui nous intéresse comme lecteur. Pour le dessin, pas besoin d’être prof – on peut être plus ou moins séduit par un dessin. Je ne vais pas plus loin que ça
Jean Doux est vraiment extra ! On sort des sentiers battus et ça fait un bien fou !
Oui, vraiment barré – un très bon souvenir de lecture 🙂
J’ai lu et aimé Monsieur Désire ! J’avoue que pour Jean Doux, je suis graphiquement moins tentée !
C’est vrai que le dessin est différent mais ça réveille et ça va bien à l’histoire qui est très drôle
On m’a offert Jean Doux à Noël !
Ah trop cool ! mdr en pensant à la disquette molle 😉
Les commentaires sont fermés