Une pause BD, ça vous tente ?

De retour avec trois lectures, de belles découvertes !

Jamais – Bruno Duhamel
♥♥♥

Présentation de l’éditeur : Troumesnil, Côte d’Albâtre, Normandie. La falaise, grignotée par la mer et le vent, recule inexorablement de plus d’un mètre chaque année, emportant avec elle les habitations côtières. Le maire du village parvient pourtant, tant bien que mal, à en protéger les habitants les plus menacés. Tous sauf une, qui résiste encore et toujours à l’autorité municipale. Madeleine, 95 ans, refuse de voir le danger. Et pour cause. Madeleine est aveugle de naissance.

Madeleine, c’est un sacré petit bout de femme qui n’en fait qu’à sa tête. Elle parle toujours à son mari, disparu en mer il y a longtemps et nourrit un peu trop souvent son chat.

Peu à peu, la falaise disparait et la maison de Madeleine est menacée mais impossible de faire bouger Madeleine. Une jolie histoire touchante, un dessin doux – une très belle escapade ! N’hésitez pas à mettre la main dessus si vous avez l’occasion.

Editions Bamboo, 2018, 64 pages

Ceux qui restent – Josep Busquet et Alex Xöul
♥♥♥♥♥

Ben a disparu. Ses parents préviennent la police mais personne ne peut imaginer la réalité : leur enfant affronte mille dangers dans son royaume imaginaire. Mais un jour, il revient. Parents, police et psys pensent que Ben nie la réalité de ce qu’il a vécu. Avant de disparaître à nouveau…

Quelle histoire ! J’ai adoré l’histoire. Si j’ai fait immédiatement le lien avec Peter Pan, j’ai trouvé cela intelligent – puisque, si vous avez lu Peter Pan, vous savez qu’en fait les enfants sont tout sauf gentils et préfèrent le monde imaginaire au monde réel. En particulier Peter Pan, qui est profondément mauvais (je me souviendrais longtemps de cette lecture! – très éloignée de l’adaptation de Disney).

Et ici c’est pareil, les enfants préfèrent disparaître – en laissant derrière eux, sans regrets, leurs parents éplorés, les enfants partent vivre des aventures incroyables, dans un espace temps différent.  Mais les parents de Ben n’ont pas compris, les voilà persécutés par les médias et la police les soupçonne de maltraiter leur fils.

On est loin de l’histoire joyeuse, elle vire même au drame tout en gardant cette part d’enchantement, et de merveilleux comme dans Peter Pan. La morale est la même : le bonheur est égoïste ! Josep Busquet a eu une idée de génie et son comparse Alex Xöul possède un bon coup de crayon.

Editions Delcourt, 2018, 128 pages

Des espaces vides – Miguel Francisco
♥♥

Présentation de l’éditeur : Quand un père d’origine espagnole, dessinateur de son état, raconte à son fils de 5 ans les souvenirs familiaux liés à son grand-père et à ses parents, cela donne un magnifique ouvrage sur la transmission. On y parle de la guerre civile espagnole, du franquisme, de l’exil en Argentine, de la création, de gens étranges que l’on rencontre, du hasard et de jolies femmes.

J’aime beaucoup les romans graphiques inspirées par la grande Histoire, surtout celle que je connais peu, comme le Franquisme, du coup je n’ai pas hésité à me saisir de ce roman graphique. Et si j’ai aimé le dessin, et si j’ai été touchée par l’histoire de cette famille, je n’ai malheureusement pas totalement adhéré car j’ai trouvé l’ensemble trop brouillon. Comme l’éditeur l’évoque dans sa présentation, le roman s’attaque à une multitude de sujets. Malheureusement l’auteur saute du coq à l’âne – parfois, je ne savais plus s’il s’agissait du pète ou du grand-père ..  J’avais perdu mes repères et je sortais donc de l’histoire. Quant aux jolies femmes, je n’ai pas du tout compris leur présence.

A noter que l’auteur est l’un des créateurs des Angry Birds et qu’il vit à Helsinki et nous parle de l’Espagne …

Editions Delcourt, 2017, 120 pages