The crow trap (Vera Stanhope, 1) · Ann Cleeves

par Electra
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Je parle rarement séries télévisées sur ce blog mais je suis fan des enquêtes de Vera Stanhope, diffusée une fois par an (4 petits épisodes par saison). J’ai découvert récemment que Vera était d’abord une héroïne de romans, créée par la romancière Ann Cleeves et je me suis procurée la première enquête, The crow trap.

Je regarde peu la télévision, et encore moins de séries mais depuis toujours, je suis fan des séries policières et en particulier celles qui mettent en avant, depuis quelques années, les femmes policières. Et Vera Stanhope est unique en son genre. Magnifiquement portée à l’écran par l’actrice Brenda Blethyn depuis 8 ans. Policière inspectrice chef de la ville de Sunderland, dans le nord-est de l’Angleterre (très proche de l’Ecosse), Vera mène son équipe à la baguette, car Vera possède un caractère autoritaire, bourru et parfois brutal (affectueusement surnommée Mussolini par son premier équipier) mais elle possède aussi le don de faire parler les témoins.

Je regarde la série en version originale et elle s’adresse souvent aux témoins avec des mots doux, les surnommant « pet » – elle arrive toujours à obtenir ce qu’elle veut. J’adore aussi les paysages, qui font beaucoup penser aux Hauts de Hurlevent ou Jane Eyre : le vent, la lande, et pas très loin les falaises et la mer. Qu’en est-t-il donc de ce premier roman ? J’ai vu son adaptation télévisée, qui est assez loin de l’histoire (même si l’intrigue et l’assassin sont les mêmes) mais qui est fidèle au principal : à l’esprit, et impossible de retranscrire en 1h30 ce que Ann Cleeves délivre en plus de 600 pages.

L’histoire se déroule dans un cottage dans le comté de North Pennines, où trois femmes très différentes viennent travailler ensemble sur un projet environnemental. Trois femmes dont le passé et le présent vont être passés à la loupe par l’auteur. Rachael Lambert est la chef de ce projet – elle y tient énormément car il est la promesse d’un nouvel avenir et d’une nouvelle confiance en soi après la double trahison de son amant et patron, Peter Kemp. La jeune femme n’a jamais managé auparavant et ses premiers essais sont plutôt maladroits.

Anne Preece, la botaniste du groupe, a la cinquantaine et a du mal à accepter que Rachael dirige cette mission. Anne Preece est mariée, mais depuis des années, son époux, homosexuel, et elles mènent leur vie chacun de leur côté. Elle a d’ailleurs une liaison avec l’un des meneurs du projet de carrière. Leur mission est d’étudier la lande et les animaux afin de voir si une espèce endémique animale ou végétale serait en danger avec la construction de cette carrière. Si Ann se fiche de Rachael, elle a encore plus de mal à comprendre le comportement effacé de Grace Fulwell, une jeune femme biologiste venue étudier la population de loutres dans ce comté. Cette dernière porte le nom d’une femme très riche de la région mais réfute toute connexion. La jeune femme passe ses journées à l’extérieur, et se lève la nuit, réveillant Ann.

Un soir Rachael se rend à la propriété voisine, où vit Bella Furness, son amie mais elle est horrifiée de découvrir son corps. Bella s’est suicidée. Rachael ne peut accepter la mort soudaine de son amie et le fait qu’elle ne lui ait rien confié de ses intentions. Elle se confie à sa mère, une femme très libre, avec qui les relations ont toujours été compliquées.

Ann Reeves va dresser le portrait de ses trois femmes, qui se cachent mutuellement de nombreux secrets et font preuve de peu d’empathie. Quel est le véritable dessein de cette mission? Et Vera Stanhope, me direz-vous ? Et bien, elle apparaît furtivement dans un scène de funérailles (je l’ai reconnue immédiatement) puis disparaît à nouveau pour ne revenir qu’à plus de la moitié du livre.  De quoi me faire douter un temps du livre ! Ce n’est que lorsqu’un deuxième corps est découvert que Vera fait son entrée, le quatrième personnage féminin du roman, celle qui va devoir démêler le vrai du faux et comprendre les relations qui unissent tous les protagonistes. Car ils sont nombreux, d’ailleurs je n’ai même pas mentionné la victime, ni l’assassin.

Du coup, le dénouement arrive, selon moi, un peu trop facilement, et trop tard comme une histoire en parallèle. Mais qui vaut vraiment le détour, j’ai adoré l’adaptation. Je connaissais donc l’assassin mais j’ignorais qu’il apparaissait ici si tard dans l’histoire. Du coup, je trouve le scénario de l’adaptation meilleur ! Mais reste le talent incroyable d’Ann Cleeves pour créer des personnages complexes, avec une réelle profondeur. J’ai aussi adoré retrouver Vera, qui vit seule dans la maison de son père, un passionné d’ornithologie qui cachait lui aussi de nombreux secrets. Vera mange mal, boit parfois un peu trop, mais quel personnage !

Du coup, j’ai acheté le deuxième opus également sur Kindle (en anglais) car j’ai trop aimé être son sa compagnie, et du coup elle me manquera moins, car je dois de nouveau attendre un an avant de la retrouver sur petit écran.  Si vous aimez les enquêtes à l’ancienne (humaines), si vous aimez la lande battue par le vent, si vous aimez les personnages un peu bourrus alors vous allez aimer Vera. En tapant ces mots, j’ai déjà envie de la retrouver. Le genre de livres parfait pour me remettre en selle si j’ai une petite panne de lecture.

Attention néanmoins, l’auteur est prolifique et a créé pas moins de quatre séries, dont Shetland, dont les quatre ou cinq premiers récits ont été traduits en français. Pour Vera, ce premier volet n’a pas été traduit (?) mais le second que je vais lire oui, Telling Tales est devenu Morts sur la lande – Belfond a traduit le troisième et depuis … ou alors Wikipedia n’est pas à jour ?

♥♥♥♥♥

Kindle, Editions Pan, 2013, 686 pages

Et pourquoi pas

2 commentaires

Edwige Mingh 7 janvier 2019 - 15 h 22 min

Je n’étais jusqu’à présent pas très fan de la série (j’en regarde beaucoup, même trop parfois !), mais je vais tenter le livre. J’ai regardé « Shetland » en vo et j’ai préféré. Tu devrais aimer « Hinterland » série galloise, sous-titrée en anglais que beaucoup s’accordent à trouver excellente. Il est aussi question d’une femme « policière »…

Electra 7 janvier 2019 - 21 h 11 min

Oui, je regarde peu de séries et je suis fidèle ! Je n’ai pas vu Shetland mais je vais voir si je peux voir un épisode. Hinterland me parle mais j’ignore où je peux le trouver ! J’adore Vera donc je suis très peu objective ! Je regarde la nouvelle série policière ce soir sur France 2 (une série canadienne anglophone)

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