Le titre complet est The Lost City of Z : A tale of a deadly obsession in the Amazon et marque mes retrouvailles avec David Grann, après avoir adoré The Killers of the Flower Moon (La note américaine).
Cette première enquête d’investigation a été traduite en français, La cité perdue de Z, parue chez Points et a été également adaptée au cinéma (pas encore vu). Vous n’avez donc aucune raison de ne pas lire la suite !
David Grann se confie ici sur une parabole intéressante : en souhaitant écrire sur l’obsession de l’explorateur anglais, le Colonel Fawcett, pour un royaume mystérieux au fin fond de l’Amazonie, il est devenu lui-même obsédé par cette cité mystérieuse, appelée Z par le Colonel. David Grann nous embarque alors dans deux aventures : celle de Fawcett et la sienne et c’est passionnant de bout en bout.
Tout en étant, j’avoue, très exigeant – car Grann est journaliste et se veut pointilleux sur chaque exploration, chaque lieu ou fait d’histoire. A l »époque où le « Colonel » Fawcett grandit, les explorateurs sont les héros modernes – ils s’aventurent dans des lieux où l’homme n’a encore jamais posé les pieds mais ces endroits sont de moins en moins nombreux. Percy Fawcett grandit dans une famille aisée, cousin éloigné de la famille royale. Il grandit à Ceylan (Sri Lanka) et rêve d’aventures – à l’époque, la question ne se pose pas : il s’engage dans l’armée. Il accepte alors des missions dans des endroits reculés mais les années passent et Fawcett ne cesse de rêver : il souhaite tout quitter pour devenir à son tour explorateur. L’occasion lui est proposée pour mener une mission de géomètre afin de dresser les frontières entre trois pays d’Amérique du Sud, partageant l’Amazonie.
Il intègre alors la prestigieux Société Britannique Royale de Géographie – celle qui accueille les plus grands explorateurs et qui finance leurs expéditions. Et Fawcett réussit haut la main sa mission, la Colombie, le Paraguay et le Brésil ont enfin des frontières. Mais au cours de ses séjours là-bas, Fawcett découvre la légende de cette cité mystérieuse, une civilisation riche et oubliée, mais mentionnée dans certains rapports des Conquistadors du 15ème Siècle. Les Indigènes en parlent également. La cité d’Or, ça vous parle ?
Mais l’Amazonie est un enfer vert – tous les explorateurs qui ont tenté de s’enfoncer dans cette jungle où vivent des centaines de tribus indigènes sont morts ou portés disparus. Qu’importe Fawcett y croit et va monter plusieurs expéditions, chacune d’entre elle sera un échec jusqu’à la dernière… Mais ses récits sont précieux et nous donnent l’occasion de découvrir à quel point les indigènes défendaient leur territoire – les contacts étaient très compliqués et leurs comportements volatiles. Les offrandes ne suffisaient parfois pas, et Fawcett devra fuir ou pire se défendre. Il échappera plusieurs fois à la mort mais sera l’un des seuls à défendre les tribus indigènes, il refusait d’utiliser la force à l’inverse d’autres explorateurs qui n’hésitaient pas à tirer.
Pendant plus de trente ans, Fawcett va monter des expéditions, emmenant à la mort des dizaines de personnes – les conditions climatiques rendent l’Amazonie invivable pour l’homme blanc – le paludisme, la malaria, les infections, les maladies endémiques comme l’une qui s’attaque à vos muqueuses (lèvres, doigts) ou pire ces infections où à la moindre coupure, des dizaines d’asticots viennent s’installer à l’intérieur de votre corps, sous votre peau. Je vous passe les nombreuses descriptions qui m’ont fait parfois tourner de l’oeil. Percy Fawcett avait une chance incroyable : il n’attrapait aucune maladie. Mais nombre de ses accompagnateurs, dont un explorateur du Pôle Nord, finirent par périr. Fawcett mènera sa famille à la pauvreté pour réaliser son rêve.
Et lorsqu’il s’enfonce en 1925 à nouveau dans la jungle verte, la cinquantaine tassée, accompagné de son fils ainé de 23 ans, Fawcett croit encore trouver cette cité d’Or mais ils disparaissent … Et David Grann croit pouvoir le retrouver. Le voici s’envolant pour Londres puis pour l’Amazonie. 75 ans plus tard, il croit encore trouver une piste. Pourtant, de nombreuses expéditions seront menées au fil des ans pour retrouver le Colonel et son fils, sans succès et causant elles-mêmes la mort d’une centaine de personnes.
Un récit passionnant de bout en bout, qui m’a montré une autre Amazonie et m’a embarquée au milieu de ces hommes obsédés par une civilisation disparue. Avez-vous lu ce livre ? Vu le film ? A quand le prochain récit de Grann ?
♥♥♥♥
Editions Vintage Departure, 2010, 319 pages
Editions Points, 2017, 432 pages
18 commentaires
Argh j’ai bien envie, dis donc. Quel est l’éditeur français? (Laffont 2010 m’apprend wiki)
Paludisme = malaria, non? ^_^
il est en Poche chez Points pour le paludisme, oui, j’y ai pensé sur le coup mais j’ai laissé – je me demandais qui en parlerait et évidemment c’est toi. Pour le reste, si tu as envie, il t’apprendra d’autres maladies bien plus terribles que ton wiki
Je suis tentée tout d’abord par La note américaine, pour celui-ci, je verrai ensuite !
Oui, la Note Américaine est très intéressante et moins crue (les maladies tropicales sont vraiment horribles) 😉
J’ai vu le film (très réussi!) et je ne savais pas que c’était une adaptation d’une enquête d’investigation!
ah merci, je me demandais si je devais le voir du coup – l’acteur est tellement jeune, mais peut-être raconte-t-il une de ses premières expéditions .. je vais voir ça !
Ma prochaine lecture: La note américaine! Là, je suis dans le dernier Indridason!
Oh la chance 😉 Ma lecture actuelle ne m’enchante pas vraiment du coup je suis tentée d’abandonner ou du moins de la mettre de côté, je peux ? je relirais bien la Note américaine 😉
Beaucoup entendu parlé de David Grann et vu des documentaires passionnants et des fictions aussi sur le sujet. Intérêt garanti !
Oui, cette mystérieuse cité d’or a causé la mort de centaines de passionnés, un acteur d’Hollywood par exemple .. c’est intéressant de voir la fascination engendrée par cette légende.
j’ai adoré La Note Américaine ! et j’ai vu le film « The Lost City of Z », qui m’a bien plu mais qui ne m’a pas marquée plus que ça… je pense que je préfererais le livre..
Je n’ai pas vu le film mais le livre est passionnant, on y retrouve toute la patte de l’auteur
Je viens de le commencer hier soir, je ne suis pas encore bien loin… En tous cas, David Grann est revenu, lui, au moins !
Cela me fait penser à ce roman d’Alissa York, « Le naturaliste », qui raconte l’histoire d’une femme qui retrace les pas de son père, naturaliste, en Amazonie au 19e siècle.
Oui, ouf il est revenu ! J’ai un livre dans ma PAL d’Alissa York, mais pas le même titre du coup je vais aller voir celui-ci ! Tu me diras une fois ta lecture terminée, si tu es aussi impressionnée que moi par le nombre de personnes qui se sont lancées dans cette aventure ! Moi, les chiffres m’ont effrayé comme la jungle ! Bonne lecture
Conseillé fortement par ma libraire l’année dernière, mais il n’existe qu’en poche. Pas envie de petit format en ce moment. Après ta chronique je vais peut être craquer et acheter le poche, car Oui La note americaine m’a conquise et j’ai bien envie de lire un autre récit de Grann (découvert grâce à toi d’ailleurs 😉 )
tu n’aimes pas les Poche ? je pense que tu peux le trouver dans sa version brochée en bouquinerie 😉
Ben , il faut que je change de lunettes, alors les poches 😱.. si je tombe dessus en bouquinerie se serait formidable.
oui, il faut fouiller et parfois ils ont des sites Internet (les bouquineries) 😉
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