Janvier Noir · Alan Parks

par Electra
3,7K vues

S’il y a un rayon où je passe chaque fois que je me rends à la BM, c’est le rayon des polars. Ce jour-là (début mars), j’ai mis la main sur le premier roman d’Alan Parks, car j’avais lu un avis enthousiaste sur le deuxième opus de cette nouvelle série. Et comme je suis monomaniaque et que je veux toujours tout lire dans l’ordre, j’ai saisi Janvier Noir. J’ignorais à ce moment-là que l’emprunt allait perdurer aussi longtemps..

1973 – Glasgow. Rien que ces deux éléments m’ont mis l’eau à la bouche, les années 70, loin des ordinateurs et des flics scientifiques et la ville écossaise devenue célèbre pour ses quartiers sombres et sa météo bien pourrie. Un paradis pour les amateurs de polars. Alan Parks en fait désormais partie, après, je crois, une carrière dans la musique.

Harry Vincent McCoy est inspecteur de police et c’est pas franchement avec joie qu’il se rend à la prison à la demande d’Howie Nairn, un voyou arrêté pour trafic d’armes par son collègue il y a peu de temps. Celui-ci veut le voir car il sait qu’une certaine Lorna va être assassinée le lendemain. Elle travaille dans un des deux restaurants très chics de la ville. Howie ne veut rien dire de plus. Harry l’écoute à peine d’ailleurs. Il se méfie de ce type et ne comprend pas pourquoi il l’a choisi. Il file dans le bordel de Madame Polo retrouver Janey, une prostituée avec qui il aime passer ses nuits. Harry n’est pas un flic conventionnel, à trente ans il est alcoolique (vu le nombre de verres, pintes et bouteilles qu’il s’enfile dans le roman, on ne peut pas dire les choses autrement), a eu un passé traumatique qui lui cause pas mal de soucis, et son meilleur ami, Stevie Cooper, n’est autre que l’un des plus gros trafiquants de la ville.

Son nouvel adjoint Wattie, un Bleu, a d’ailleurs bien du mal à cerner le personnage et à lui faire confiance. Le lendemain, Harry décide quand même de pister la jeune femme, elle travaille bien dans l’un des restaurants et vient bosser en car tous les matins. Elle n’est plus chez elle, aussi Harry et Wattie filent à la gare routière. Mais ils arrivent  un coup de feu trop tard. En face d’eux, un gamin, l’arme encore chaude à la main qui préfère se mettre une balle dans la tête plutôt que d’être arrêté. L’enquête commence ..

J’ai lu le roman en à peine une journée, j’aime les polars, j’aime Glasgow et j’aime les années 70. Si je devais faire une critique plus analytique, je dirais que l’auteur n’a pas eu trop d’imagination en reprenant les codes qui se font depuis quelques années : le flic au passé trouble, à l’enfance cauchemardesque, aux amitiés louches, aux comportements irrationnels, et qui fait craquer les femmes intellectuelles tout en étant toujours sur le bord du précipice.

Mais le résultat est plutôt satisfaisant et malgré tout cela, l’enquête est passionnante, le rythme posé et les personnages ne sont pas qu’en deux 2D – ils sont travaillés et on s’attache à Harry et à Wattie.  J’avoue que j’ai eu pendant un temps ma dose de ce type de flic et que je retourne souvent vers Hercule Poirot pour me consoler. Mais bon la sauce a pris et j’ai donc très envie de lire la suite, L’enfant de février ; l’avis positif de Jean-Marc sur son blog m’avait en effet donné envie de partir à la découverte de ce nouveau personnage.

Mine de rien, je commence à aller très souvent du côté de Glasgow. Et vous ?

♥♥♥

Editions Rivages, Bloody January, trad. Olivier Deparis , 2018, 367 pages

Photo by Craig McLachlan on Unsplash

Et pourquoi pas

7 commentaires

Fabienne 18 mai 2020 - 12 h 43 min

J’avais adoré « Le Quaker » il y a quelques mois et aurai bien envie de retourner à Glasgow, malgré son coté obscur et sa météo pourrie! J’essaierai de le trouver à la bibliothèque.

Electra 18 mai 2020 - 14 h 09 min

Il y est car le mien vient de la bibliothèque ! Ah j’avais aussi adoré Le Quaker, lui je vais le suivre aussi de près 🙂
Bon, un voisin m’a dit qu’il est allé souvent à Glasgow et qu’il ne pleut que la nuit ….

Marie-Claude 18 mai 2020 - 16 h 48 min

Pas trop tentée, du coup. Ni par Harry Vincent, encore moins par Hercule Poirot. Tu me pardonnes?!

Electra 18 mai 2020 - 18 h 59 min

Non, je ne te pardonne pas pour Hercule Poirot .. et d’où sors-tu le nom d’Harry Vincent ?

Ingannmic 19 mai 2020 - 8 h 55 min

Je l’avais déjà noté, je le garde donc sur ma liste de souhaits.. d’autant plus que j’aime bien, de temps en temps, renouer avec des codes un peu rebattus !

Electra 19 mai 2020 - 21 h 44 min

Oui et puis là c’est aussi bien écrit ! bon avec le soleil actuel, ça va te rafraichir !

Kathel 20 mai 2020 - 9 h 15 min

Je n’ai pas été trop enthousiaste à la lecture de ce roman, sans doute à cause des personnages un peu stéréotypés, mais je laisserai sa chance au deuxième…

Les commentaires sont fermés