Arnaldur Indriðason est de retour ! Et Konrad également. Quel plaisir de retrouver cet ancien flic dans une nouvelle enquête. J’ai lu ce livre en une matinée, je ne l’ai reposé que pour aller promener mon chien.
Konrad pense toujours au meurtre de son père, un crime irrésolu. Il sait pourtant que son père était un truand, un voyou mais il ne peut se résoudre à laisser tomber. Il est alors contacté par une sexagénaire, Valborg qui lui demande son aide. Elle a entendu parler de lui dans les journaux et souhaiterait qu’il l’aide à retrouver son enfant, qu’elle a abandonné il y a 47 ans. A l’époque, elle l’avait confié à une sage-femme, et avait même refusé de connaître le sexe de l’enfant. Mais en faisant des recherches des années plus tard, elle n’avait retrouvé aucun acte de naissance. Konrad refuse poliment. Il est à la retraite et souhaite plutôt enquêter sur son affaire personnelle. Mais peu de temps après, Valborg est retrouvée assassinée chez elle. Konrad s’en veut de ne pas avoir répondu favorablement à sa demande. Il décide donc de retrouver l’enfant.
Konrad avait demandé à Valborg pourquoi elle avait abandonné son bébé mais celle-ci avait refusé de répondre. Peu de gens connaissent son histoire. Elle ne s’est jamais mariée et Konrad doit rassembler toutes les pièces du puzzle. Il sait qu’elle a travaillé, l’année précédent son accouchement, à la plus grande discothèque de la capitale islandaise. Celle-ci a brûlé la veille de la Noël, dans les temps où Valborg, d’après ses calculs serait tombée enceinte. Konrad doit faire marcher ses vieilles connaissances pour remonter le fil de l’histoire. Bientôt, il découvre un mouvement religieux qui s’opposait à l’avortement et en particulier une jeune femme qui avait été expulsée de l’école de médecine pour proférer ce genre de discours. Elle se rêvait sage-femme, ljosmodir en islandais (mère de lumière). A-t-elle aidé Valborg a accouché ?
Aucune photo de famille prise à Noël. Rien qui indique que Valborg ait cultivé une passion. Une vie enlisée. Une vie immobile.
Parallèlement, en compagnie d’Eyglo, Konrad continue d’enquêter sur le passé de son père. Ce dernier, avec le père d’Eyglo abusait de personnes faibles, souvent des mères endeuillées ou des veuves en leur soutirant tout leur argent contre des séances de spiritisme où ils prétendaient entrer en contact avec l’au-delà. Eyglo découvre deux nouvelles victimes et veut s’excuser auprès de leurs descendants. Elle croit toujours que son père avait un don et qu’elle en a un également. Elle se souvient de sa visite dans cet appartement où se trouvait une petite fille très malade, elle avait su qu’il fallait l’emmener d’urgence à l’hôpital. Eyglo est de plus très troublée par la mort de son amie, Malfridur et doit gérer la présence d’une amie de Malfridur qui lui demande sans cesse si celle-ci s’est manifestée depuis l’au-delà.
Konrad scruta cette main froide qui, quelques heures auparavant, avait été le poing menaçant que le père brandissait vers son fils, un poing de colère et de haine.
Passé et présent s’entremêlent à nouveau dans cette passionnante enquête de Konrad. Je me suis vraiment attachée à lui et ici il fait tout son possible pour s’amender, sous fond de légende islandaise : la pierre du remords. Je vous laisse découvrir par vous-même l’histoire. J’aime toujours autant le style de l’auteur, la profondeur de ses personnages, leur humanité, leurs travers aussi dans ce récit sur les remords. Je rejoins le Guardian qui dit que l’auteur islandais est un vrai conteur.
Une très belle lecture, et peut-être mon préféré à ce jour de la série.
♥♥♥♥
Editions Métailié, Tregasteinn, trad. Eric Boury, 2021, 352 pages
Photo by Michael Held on Unsplash
22 commentaires
Et bien ça semble géniale… Je n’ai jamais lu cet écrivain…
Vraiment ? Il a commencé en 2001 avec le commissaire Erlendur pendant une dizaine d’enquêtes mais il se laissait de son personnage et celui-ci a disparu dans les fjords… du coup, là il est reparti avec un nouveau Konrad. C’est le Siméon islandais donc pas de course poursuite, d’armes à feu .. mais moi j’adore !
C’est que j’ai tendance à être enfermé dans les classiques… Alors certains écrivains contemporains pourtant très connus me sont justement complètement inconnus…
Ah oui, moi je le suis depuis le début du coup je suis évidemment surprise mais il est vraiment excellent. Là tu as l’embarras du choix ! Tu peux choisir de suivre sa première série (le premier opus est La cité de Jarres) ou reprendre la série (ici c’est le troisième volet) avec Konrad. J’aime beaucoup cet auteur car il est historien du coup l’histoire de l’Islande est racontée également et je trouve cela passionnant.
Tout comme Goran, je n’ai jamais lu cet auteur…
On adore ou pas, moi j’aime beaucoup. Il est historien donc on apprend toujours sur son pays, son évolution mais aussi la culture, j’adore le fait qu’ils sont si peu nombreux que l’annuaire ne fait figurer que les prénoms …
J’ai lu les précédents, et je note bien vite celui-ci ! (toujours aussi belles, tes photos « introductives » !)
Merci et en plus celle-ci a toute sa place car cette oeuvre apparaît dans le roman !!! Tu vas donc être ravie de retrouver Konrad 🙂
C’est Reykjavík on dirait? (remarque, on peut deviner ^_^)
Bon, j’aime l’auteur, il faudrait que je prenne la série!
Oui, c’est bien la capitale islandaise 🙂 Pour la série, tu peux la commencer quand tu veux mais au début (ici c’est le troisième) on apprend plus sur Konrad et puis après on s’attache à lui !
J’ai lu ton premier paragraphe et ta dernière phrase et je me réjouis d’autant plus de le lire (ce mois-ci)! Je reviendrai te lire en détails après ma lecture.
Bien ! Tu as de la chance, j’ai presque envie de le relire pour être de nouveau en sa compagnie !
J’ai ressenti ça avec le T2. Ils se lisent bcp trop vite!
Exactement ! Je l’ai lu en un soir, ça ne va pas du tout ! LOL
J’entends beaucoup parler d »Arnaldur Indriðason, il faut vraiment que je découvre cet auteur ! Ta chronique me donne d’autant plus envie.
Merci ! Si tu aimes les polars où il n’y pas d’arme à feu, où on remonte le temps, alors oui il te plaira 🙂
Ce sera sans moi, pour cette fois. Ma période polar est au point neutre, Indriðason ou pas!
Vu notre dernière conversation, peut-être pas 😉 Mais je sais que tu n’es pas très polar… et zut j’ai oublié de te parler de l’indien sauvage !
Justement! Je suis en train de changer mon fusil d’épaule. Bien envie de rencontrer Conrad.
Ce week-end pour l’indien sauvage!
Cool ! Il faut que je rédige mes chroniques, ce week-end je n’ai rien fait … 😉
En cours de lecture ! 😀 comme toi, au rdv comme chaque année avec le nouvel Arnaldur Indridason 😉
Oui ! je m’en doutais, j’adore ce rendez-vous annuel et les retrouvailles avec Konrad 🙂 la météo du jour fait penser un peu à l’Islande d’ailleurs LOL
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