Bunny, oui, elle s’appelle Bunny et elle traverse une profonde dépression. Et Bunny finit à l’hôpital psychiatrique le soir du réveillon. Et moi, j’aime les histoires sur les maladies mentales et sur les unités psy. Et le plus drôle ? Ma copine, Le Caribou n’aime pas Bunny ! Et moi ?
En premier lieu, un grand merci à Luparju qui m’a gentiment offert ce livre ! Je l’avais glissé dans la liste de mes envies en janvier dernier et j’ai eu la chance de pouvoir le lire très rapidement. Revenons à Bunny. Bunny est mariée mais elle broie du noir depuis plusieurs mois. Elle ne sort plus de chez elle, a enchainé les thérapeutes à toute vitesse, en identifiant les plus faciles à prescrire les médicaments qu’elle aime. Car Bunny ne veut plus rien ressentir. Elle préfère dormir toute la journée sur le canapé, dans le même pyjama sale, avec comme seul compagnon, son chat. Son deuxième chat. Le soir, son mari Albie rentre et tente de la faire sourire. Puis soudainement Bunny décide de participer au réveillon du Nouvel An. Pourquoi ? Son mari ne comprend pas, mais rien n’y fait. Une douche (tant mieux, car ça commençait à vraiment sentir mauvais) , une jolie robe et voilà Bunny prête à fêter la nouvelle année. Mais très vite, elle déchante. Le choix du restaurant, et les convives ! Leurs dialogues insipides l’énervent. Elle doit absolument ressentir quelque chose avant de disparaître, le couteau planté dans la cuisse fera l’affaire …
Bunny se réveille dans un hôpital psychiatrique. Romancière, la voici dans un endroit entourée de personnages qui semblent être sortis tout droit d’un livre, comme celui qui fait la garde devant le téléphone public toute la journée. Bunny raconte son séjour, les nouveaux thérapeutes, les nouvelles amitiés, et la voilà forcée de participer à un atelier d’écriture. Ironie du sort pense-t-elle. Mais dans ses compositions Bunny se livre, et on comprend peu à peu d’où vient cette profonde dépression, ce sentiment de vide abyssal. Cette impression de ne plus être vivant, de ne plus ressentir et de devoir recourir à l’auto-mutilation pour pouvoir encore sentir son corps. C’est touchant, intelligent.
Hop sous la couette ne l’a pas supportée, moi je l’ai trouvée très drôle et j’avoue aussi que j’ai parfois aussi envie de foutre des claques à des hôtes pédants ! J’ai aimé la galerie de personnages, touchants. Je la remercie aussi pour mon intérêt personnel d’évoquer, entre autres, comme traitement contre la dépression, le recours à l’ECT (électroconvulsothérapie).
♥♥♥
Editions Actes Sud/Gaïa, Rabbits for food, trad.Catherine Richard-Mas, 2021, 288 pages
Photo by Jon Tyson on Unsplash
2 commentaires
J’ai adoré ce roman. Et j’ai adoré détester Bunny. Elle m’est devenue plus sympathique une fois internée!
P.S. (C’est une fourchette plantée dans la cuisse, non un couteau. Ça fait encore plus mal, je pense!)
ah oui je sais que c’est une fourchette, drôle de lapsus ! je suis bien fatiguée (peu de sommeil cette semaine) heureusement fin de semaine dès ce soir !
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