J’avais dévoré le quarter saisonnier d’Ali Smith de 2017 à 2020 (Autumn, Winter, Spring and Summer). Je me précipitais pour acheter chaque nouvelle saison et j’ai versé une larme en lisant les dernières pages de Summer. Quand j’ai appris que l’autrice britannique allait publier à nouveau, un livre proche du quartet – un roman compagnon – je me suis à nouveau précipitée.
On ne retrouve pas les personnages de son quartet mais Ali Smith arrive de nouveau à m’emporter dans un monde, toujours un peu fou et ici j’avoue que certains personnages sont assez zinzins. Et parfois, on sait qu’on sort du cadre et qu’on joue avec l’absurde. Ici, elle aborde le thème du compagnon, sous toutes ses formes, humaines et animales. On suit le parcours d’une jeune femme dont le père, malade, vient d’être hospitalisé, en pleine pandémie du Covid. Elle a donc interdiction d’aller le voir, et n’a des contacts qu’avec son infirmière dont elle attend chaque appel. Elle prend soin désormais du chien de son père.
C’est alors qu’une ancienne connaissance de l’université reprend contact avec elle. Une personne qu’elle n’a jamais vraiment apprécié. Cette dernière, n’a pas le même souvenir et va bientôt s’inviter, ses filles jumelles et son propre mari dans sa vie et sa maison. Très vite, la situation vire au cauchemar…. En pleine pandémie, les comportements sont parfois exacerbés. Si elle tente de s’isoler pour protéger son père, l’intrusion de ces personnes qui ne croient pas à virus, va bouleverser sa vie. Elle va même se retrouver virée de sa propre maison ….
Because if words are alive to us, meaning’s alive, and if grammar’s alive then the connection in it, rather the divisions in us, will be energizing everything one way or another. It means an individual person can be both individual and plural at the same time. And I’ve always believed there’s real room to move in embracing the indeterminate.
C’est à la fois drôle et effrayant. Les réflexions d’Ali Smith sont toujours aussi percutantes et elle dépeint des personnes horripilantes qui ne connaissent aucune limite. A travers le rêve fou de l’ancienne amie d’université, Ali Smith s’amuse une nouvelle fois à disséquer l’âme humaine et les comportements pendant cette période de l’histoire très particulière.
J’avoue cependant que le délire part très loin, et que j’ai moins apprécié le dernier quart. Mon esprit très cartésien sans doute. Mais j’ai dévoré les trois-quart et toutes ses réflexions sur l’autre, sur le pouvoir des mots, sur la solitude, sur les échanges humains, sur le pouvoir de l’imagination. Et puis quelle écriture !
The trees spoke their language. The light and dark took turns. What I knew was my own absence. What I sensed, clear as unruined air, was the ghost of a chance, a different presence.
♥♥♥♥
Editions Hamish Hamilton Books, 2022, 230 pages
Photo by Edwin Hooper on Unsplash
6 commentaires
Une autrice à découvrir (encore une, parmi toutes celles notées ici, Kerninon, Didion et j’en passe !) …
Mais ta pause, alors, elle est réelle ou pas ??!!
Désolée ! je confirme ta liste d’autrices à découvrir . Ma pause n’est pas réelle, c’était en fait un test, j’ai eu un gros souci d’ordinateur dimanche et du coup je ne pouvais rien publier. Je ne peux toujours pas voir mes brouillons avant publication, mais je peux de nouveau publier ! donc je suis de retour (tant que ça marche)
pour revenir à Ali Smith, ce quartet m’a tellement plu – tellement relié à notre monde et sa plume. Bref…
Rah, il faut encore que je termine le quartet (je n’ai lu que Autumn & Winter (mon pref)) et j’ai étudié le début de Hotel World à la fac. J’adore cette autrice!
Winter est aussi mon préféré même si j’avoue avoir versé une larme à la fin de Summer:-)
Prends ton temps !
Une auteure qu’hélas je ne trouve pas facilement dans mes biblis.
Oui, tu es partie ou pas?
oui, alors qu’elle est célèbre ! Non, c’était un test car j’ai des soucis avec mon blog, du coup on m’a demandé de publier un billet test …
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