Wives and daughters · Elizabeth Gaskell

De retour aux classiques britanniques, avec Elizabeth Gaskell. Si je connais toujours des difficultés à me plonger dans les livres, il y en a qui me happent littéralement. Et ce fut le cas avec ce roman victorien.  J’avais tellement entendu du bien de ce roman que j’ai plongé dedans sans lire la quatrième de couverture. Ce qui, vous le verrez un peu plus loin, aura son importance dans mon expérience de lecture.

De l’autrice anglaise, j’ai déjà North and South et Cranford, que j’ai beaucoup aimés et j’avais donc hâte de me plonger dans son roman le plus plébiscité. Publié sous forme de feuilletons, le roman met en scène la jeune Molly Gibson. Sa vie est chamboulée lorsque son père, le médecin du village, décide de se remarier tardivement. En plus d’une belle-mère très spéciale, Molly se découvre une demi-soeur, Cynthia, très belle. La belle-mère veut absolument que sa fille fasse un beau mariage et tient à se faire connaître du monde aristocratique local. Son époux, le médecin, connaît plusieurs familles aisées dont celle ayant deux jeunes fils à marier. Mais tous les beaux projets vont exploser, les secrets bien enfouis vont remonter à la surface, et plus dure sera la chute…

Elizabeth Gaskell n’épargne rien à ses personnages. Quand je pense qu’elle a écrit ses mots en 1866 et qu’ils résonnent encore si vrai aujourd’hui. Elle sait décrire parfaitement ce qui ronge ses personnages, le doute, l’envie, la jalousie, la crainte … Si l’homme moderne aujourd’hui peut taper ces mots sur un ordinateur, ses sentiments ont finalement peu évolué. Ce qui fait la force des classiques. Autant vous le dire, j’ai plongé dedans, et je l’ai lu en moins de trois jours. Le style un peu froid du début (toujours les 50 premières pages) a laissé vite place à l’envie de connaître la suite, de suivre Molly dans son apprentissage de la vie et de connaître le secret de ce jeune homme si bien sous tous rapports …

J’ai apprécié ma lecture jusqu’à la dernière ligne. Et quel fut mon choc en réalisant soudainement que le livre n’a pas .. de fin. Elizabeth Gaskell est malheureusement décédée subitement et a laissé tous les lecteurs de l’époque, et moi aujourd’hui, sur leur faim. Je vous avoue que je suis bien restée deux minutes abasourdie assise sur mon canapé. Comment gérer cela? J’avais bien imaginé plusieurs fins, mais laquelle ? Comment a-t-elle pu m’abandonner à mon triste sort ?

Si j’avais lu la quatrième C, je l’aurais su. C’est donc ma faute. J’ai failli, je l’avoue, enchainer avec Mary Barton que j’ai dans ma PAL. Mais j’ai du partir en urgence en Alsace et finalement je préfère retrouver la plume de Gaskell l’an prochain, dans un prochain challenge Victober. Je me suis fait une raison, et je me suis inventée une fin.

En tapant ces mots, je découvre qu’une adaptation télévisée a été réalisée et je me pose immédiatement la question : avec quelle fin? Je suis curieuse de la regarder si c’est possible !

♥♥♥♥

Penguin Classics, 2003, 700 pages