Je lis à une deux pièces de théâtre par an et à chaque fois, j’y prends énormément plaisir. J’ai donc envie d’en lire un peu plus. Je les choisis avec soin, elles ne sont pas forcément connues du grand public comme Amsterdam l’an dernier mais elles offrent à chaque fois une réflexion profonde sur notre société.
Death of a salesman (or Mort d’un commis-voyageur) est l’une des pièces les plus célèbres du 20ème Siècle. Ecrite par le dramaturge Arthur Miller et mise en scène en 1949 à Broadway par Elia Kazan, elle connut de suite un énorme succès à sa sortie et fut jouée plus de 700 fois. Et le monde entier découvrit Willy Loman, ce commis-voyageur qui de retour chez lui, commence à sombrer doucement dans la folie. La pièce est un montage de souvenirs, de rêves, et d’arguments entre Willy, sa femme, ses enfants, sa maîtresse, son patron et son frère Ben, décédé.
Il faut s’accrocher au départ car les scènes s’enchaînent sans chronologie linéaire, on passe du présent au passé, les deux fils de Willy, sont adolescents puis adultes. Willy Loman se souvient de ses premières années, de l’amour de son métier qui lui a fait parcourir des milliers de kilomètres sur les routes de la Nouvelle-Angleterre. Mais les années ont passé, Willy a la soixantaine, la route lui pèse, il s’endort au volant, vend moins et il faut rembourser plusieurs emprunts. Willy a la nausée. Un passé qui lui échappe, un fils prometteur qui a 30 ans préfère travailler à la ferme et revient très peu à la maison. Willy cache aussi l’existence d’une autre femme, à Boston.
Son frère Ben, qui est parti très jeune en Alaska faire fortune, lui apparaît alors – Willy croit qu’il est encore possible de changer son avenir et celui de son fils cadet, contre sa volonté. Biff et son père ne se sont jamais entendus, à l’inverse d’Happy, le fils aîné qui a accepté de suivre les pas de son père, sans doute pour aider sa mère.
Willy perd peu à pied, la réalité lui échappe….
J’ai vraiment aimé cette pièce, l’édition Penguin Modern Classics offre quelques photos des prestations les plus célèbres de Broadway, de Dustin Hoffman qui interprète Willy Hoffman en 1984 avec John Malkovich dans le rôle de Happy ou Philip Seymour Hoffman plus récemment en 2012. Difficile de ne pas ressentir de l’empathie envers cet homme qui a couru toute sa vie après des chimères, mais qui a également toujours refusé de reconnaître ses propres échecs et ses ailles. Arthur Miller a publié plus tard une pièce où il met en scène l’épouse et la maîtresse de Willy Loman. J’ai à présent très envie de la lire.
Je me suis procurée en attendant deux autres pièces, sur les conseils d’une comédienne américaine qui conseille des dramaturges contemporains. J’ai déjà chez moi plusieurs pièces qui m’attendent, je veux aussi lire à nouveau Tennessee Williams (recueil avec 3 pièces dont Suddenly Last Summer) et lire les autres pièces d’Arthur Miller que je n’ai pas citées : All my sons, the Misfits, The Crucible.
Cette pièce faisait partie de ma liste des 25 à sortir en 2025.
Et vous, vous avez des pièces préférées ?
♥♥♥♥
Penguin Modern Classics, 2011, 112 pages
5 commentaires
Je ne m’en souviens pas très bien, je l’ai lue avant le blog, mais je sais que j’avais aimé. De Miller, il y a aussi la pièce Les sorcières de Salem et Vu du pont, pour le coup chroniquées, et tout aussi appréciées (https://bookin-ingannmic.blogspot.com/2011/11/les-sorcieres-de-salem-suivi-de-vu-du.html). Je lis peu de pièces de théâtre mais souvent, comme toi, j’y prends beaucoup de plaisir. De mémoire, lues ces dernières années, il y a Qui a peur de Virginia Woolf ?, C’était hier de Harold Pinter, ou les célébrissimes La chatte sur un toit brûlant et Un tramway nommé Désir (d’ailleurs j’en ai encore de Tennessee Williams, j’avais trouvé une anthologie en bouquinerie). Ah oui, il y a aussi la terrible série de petites pièces de Wajdi Mouawad (qui comporte entre autres Incendies) et Eugene O’Neill (Long voyage du jour à la nuit)…
oui, je veux lire The Crucible (les sorcières de Salem) son autre pièce la plus célèbre. Oui, j’y prends plaisir aussi à chaque fois, alors pourquoi pas ? on verra bien ! pour Tennessee Williams, j’ai lu et étudié les deux que tu cites à la faculté, du coup je veux lire les autres et je repense aussi aux dramaturges russes, à voir ! j’avais déniché Amsterdam par hasard à la bibliothèque et il se peut que j’en déniche d’autres.
J’aimais beaucoup lire les pièces de théâtre au collège/lycée et peut-être encore quelques années plus tard, mais par la suite, j’ai préféré les voir jouées sur scène et j’ai du mal à les lire maintenant. Il faut dire qu’il faut fouiner pour en trouver des sympas, et soit je les ai déjà lues, soit ce sont toujours les mêmes qu’on voit recommandées ou mises en avant. Je vais suivre tes trouvailles avec attention. J’avais noté Amsterdam l’année dernière, mais introuvable à la bibli, et quand j’y pense en librairie, ils ne l’ont jamais non plus…
oui, je comprends, j’ai fait du théâtre et l’ambiance est top. Comme toi, j’ai fait une longue pause en lecture de pièces mais en reprenant avec Savage Indians et l’histoire de la famille noire de Chicago (le titre m’échappe) j’ai repris goût ! J’avais déniché Amsterdam à ma bibliothèque justement. Je sais qu’on peut demander à la bibliothèque de l’acheter, normalement ils prennent note (à voir si c’est une toute petite bibliothèque évidemment) 🙂
Les pièces de théâtre, ce n’est pas pour moi… même en live, au théâtre, je n’apprécie pas plus que ça.